Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
188 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-5842-7
Coll. "Noir"
Une bien belle virée nocturne
Ilyas est un jeune homme de quarante ans, kabyle et célibataire, qui travaille comme "sportif", donnant des cours de défense et enseignant les sports de combat. Il est resté ainsi pour pouvoir s'occuper de sa mère et il déteste son père, qu'il ne veut appeler que son géniteur. Mais attention ! Il reste un homme et multiplie les rencontres de femmes en boîte de nuit. C'est même un garçon gentil, galant. Et s'il se satisfait de conquêtes de passage, il se considère surtout comme un homme moderne. Il va nous raconter son histoire à travers un long monologue où il s'adresse surtout de loin à sa mère. Donc Ilyas va en boîte de nuit et drague Élodie, une jeune femme qui travaille à la brigade des stups de Paris. Elle l'emmène chez lui. Mais il ne peut la satisfaire même quand elle se propose à lui dans un semblant de relations sado-masochiste. Dans une sorte de brouillard intérieur, il part et retourne en boîte de nuit. Il drague à présent une professeure documentaliste. Cette dernière est venue avec un ami qui fait une overdose. Ilyas le sauve et court avec elle pour nettoyer l'appartement de son ami avant que la police ne débarque. Mais ce n'est là que le début des aventures nocturnes du brave Ilyas.
Le récit est resserré autour du personnage central, qui va nous raconter son aventure. Au milieu de l'histoire, il y a un blanc qui va permettre à la fois de faire douter le lecteur et de faire basculer le texte, relançant le suspense. Mais l'important reste dans le rapport au titre. En effet, Ilyas est baladé de femme en femme ou bien change de femme en femme, mais ces dernières, victimes, parfois consentantes, sont au centre d'un personnage plus complexe qu'il ne semble et qu'il ne se présente. Les diverses facettes de l'homme, blessé par la vie mais également ambigüe dans sa propre destinée, sont présentées avec soin et les femmes qui traversent sa vie ne sont pas des silhouettes évanescentes mais des femmes dont Hélène Couturier dresse des portraits justes et sensibles, peu manichéens. Le tout constitue un livre intelligent, sensible, qui confirme le talent et la particularité d'une auteure qui a construit une œuvre à part, littéraire et policière de grande qualité.
Citation
J'aurais dû le massacrer. Non. J'aurais fait de moi un autre lui et je repasse me doucher parce que d'habitude je ne le touche pas et que cette fois j'ai été obligé de le toucher et j'arrive au Frida.