Week-end entre filles

Ses yeux remontèrent le long du silencieux, trouvèrent un Colt 45 ACP chromé, avec au bout de la crosse la main de Zak, un doigt sur la détente. C'est à ce moment que Caldera comprit qu'il était à une fraction de seconde du repos éternel.
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Roman - Thriller

Week-end entre filles

Assassinat - Complot - Domestique MAJ jeudi 02 février 2023

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Sarah Alderson
The Week-end Away - 2020
Traduit de l'anglais par Clara Gourgon
Paris : Les Escales, janvier 2023
448 p. ; 23 x 14 cm

Week-end d’ennui

Orla et son mari Rob viennent d'avoir une petite fille, tandis que Kate prépare un lucratif divorce de son mari riche et infidèle (ce qu'elle est aussi, mais ça, ce n'est pas grave). Amies depuis vingt ans, toutes deux décident malgré tout de s'offrir un week-end à Lisbonne. Dans une boîte de nuit, Kate la délurée insiste pour qu'elles ramènent à leur AirBnB les deux beaux jeunes hommes qu'elles ont rencontré. Le lendemain, Orla se réveille comme un lendemain de cuite pour constater que Kate a disparu. Or elle n'a aucun souvenir de sa soirée... Aurait-elle été droguée ? Sa seule solution est de remonter la piste de ces deux hommes qui, elle le découvre avec l'aide d'un chauffeur Uber (!), sont des escorts tarifés. Elle commence alors à se demander si Kate n'aurait pas cherché à la pousser dans les bras d'un autre. Puis, grâce à une série de SMS, Orla découvre que Kate avait une liaison avec son mari Rob... Ce qui fait d'elle une suspecte évidente lorsque l'on retrouve le corps de Kate...

Au vu de la décapilotade récente du genre en Angleterre, l'intitulé de ce roman fait plutôt repoussoir... et on n'est pas déçu. Le tout commence avec cinquante pages sur les états d'âme du genre de bourgeoises CSP+ qui peuplent ce genre de romans, deux protagonistes tellement dissemblables que l'on se demande comment elles ont pu être amies un jour et qui n'ont rien de bien sympathique. Ensuite, on nous inflige ENCORE une de ces narratrices écervelées digne d'un had-I-but-known poussiéreux qui tourne en rond en faisant de son mieux pour avoir l'air suspecte et y réussit parfaitement (sans penser un seul instant à consulter son ambassade ou un avocat comme le ferait quiconque a plus de deux neurones en activité). Heureusement que la police lisboète est d'une incompétence crasse, ce qui rejoint le cliché British sur ces gens-pas-d'chez-nous refusant de croire un bon Anglais colonial qui a forcément RAISON. On trouve aussi la figure du Bon Samaritain™ héritée des années 1960, variante de la Prostituée au Grand Cœur™ tout aussi poussiéreuse, ici un chauffeur d'Uber qui décide d'aider notre héroïne sur sa bonne mine (on attend un retournement justifiant son attachement, lui qui se met carrément en danger pour ses beaux yeux ; retournement qui ne vient pas) et administre la dose nécessaire de violence permettant à notre narratrice de s'offusquer tout en profitant de ses découvertes – car en plus, le tout baigne dans un ton mollement moralisateur qui ne semble même pas s'assumer. Comme il faut bien emplir tant bien que mal quatre cents pages, on accumule arbitrairement les suspects alors que le coupable est douloureusement évident dès les premières phrases pour qui a lu quelques romans. Et après avoir tant tiré à la ligne, la conclusion ouverte est particulièrement frustrante. On imagine qu'avec l'obligatoire caution Netflix, on se sentira obligé de trouver ça "tro girly lolz mdr" en le découvrant en librairie. De notre côté, celui des amateurs de livres de suspense, si on s'interrogeait sur l'état du genre en Anglo-Saxonie, on finit par s'en inquiéter...

Citation

Je me sens tellement bien, allongée ici, que je peux déjà sentir le stress de ces deux dernières années retomber. C'est incroyable comme un lit confortable et la perspective d'un week-end de repos et de rires peuvent avoir comme effet sur le mental.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 02 février 2023
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