Contenu
Un plongeon dans l'eau noire
Poche
Réédition
Tout public
274 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-343-16692-6
Coll. "Noir"
Drogue, putes et petits fours
Nous sommes dans une petite ville à coté de Deauville où le maire, également sénateur, est un corrompu de première, qui a des hommes liges, dont le commissaire local, lui effaçant les problèmes qui pourraient surgir. À ses côtés, également, une sorte d'éminence grise, liée à la pègre et qui le soutient en échange de commandes publiques et d'autorisations pour agrandir les casinos et autres surfaces rentables. Mais là ce sont les élections qui approchent et notre sénateur joue gros ; il a engagé des dépenses, et multiplie les subventions et autres plaisanteries sur la caisse municipale, principalement dans le but de se faire mousser et d'obtenir un poste ministériel, ce dont il rêve depuis longtemps et qui, outre qu'il accroîtrait son pouvoir, le mettrait un peu plus à l'abri de la justice. Notamment, il a créé entre sa ville et le Vietnam des liens d'amitié qui peuvent déboucher sur des propositions commerciales mais, surtout, lui permettent de renforcer sa stature internationale. Lorsqu'il part pour ce pays, le commissaire local, qui sent arriver sa disgrâce, l'accompagne. Sont également du voyage une journaliste et un membre de l'opposition qui entend découvrir les fausses factures qui seront présentées à ce moment-là. Mais en surveillant le maire ils découvriront peut-être des choses plus graves, car le renforcement des liens amicaux n'est peut-être que le paravent d'organisations mafieuses pour s'ouvrir une route de la drogue - entre autres. Y a-t-il justement un rapport avec ce Vietnamien arrivé récemment et retrouvé mort quelques kilomètres plus loin que l'aéroport ? Lorsque le cadavre est volé dans la morgue, le mystère devient encore plus épais. En parallèle, d'autres éléments pourraient compliquer la vie du sénateur-maire car un tueur en série commence à laisser des cadavres de prostituées dans la ville. D'une part, c'est très ennuyeux parce que ça attire de manière négative les journalistes. D'autre part, parce que le tueur est peut-être lié à quelqu'un qu'il connaît. Enfin parce que le réseau de prostitution appartient à son bras-droit et qu'il aimerait que les choses se règlent sans que la police intervienne trop et prenne le risque de découvrir des choses...
Le roman de Jean Eroukhmanoff n'est pas forcément ancré dans une réalité policière classique et se rapproche plus d'un roman de mœurs, d'une étude sur la vie politique et ses diverses magouilles, sur la vie en province. Différents personnages sont mis en scène et prennent aléatoirement le devant de la scène. Le tueur en série ne révolutionnera pas le genre. Surtout on sent que l'auteur connaît bien ce qu'il décrit, autant dans la rapacité de certains élus, et de leur entourage, que dans les gens qui grenouillent autour d'eux à la recherche d'un peu de pouvoir que dans les voyages politiques à l'étranger. Ce sont d'ailleurs sûrement ces éléments qui lui ont permis de bâtir son intrigue et de poser des décors réalistes et crédibles.
Citation
Si la cause du meurtre était découverte, le professeur savait qu'on remonterait très vite au tueur. Sa conférence, il pourrait la prévoir dans les mois à venir. Peut-être même le pousserait-on à publier un article.