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Inédit
Tout public
Douceur avec des morceaux d'ourson
Nous sommes en 1984 à Paris. Une jeune femme travaille pour un journal sur le cinéma. Sa vie est à la fois simple et complexe car si elle travaille et vit tranquillement, elle doit quand même faire face à de nombreux écueils qui ont cabossé sa vie. Au début de cette intrigue de Chantal Pelletier, elle est triste car elle vient d'apprendre le décès de François Truffaut, le grand cinéaste, qu'elle affectionne. Alors qu'elle erre dans la ville, elle fait la rencontre d'Orson Welles, un autre grand monstre du cinéma. Ce dernier l'invite à manger et elle le regarde se goinfrer. Il lui propose un nouveau projet (pour les lecteurs non cinéphiles, on ne compte plus les projets inaboutis d'Orson Welles qui doit être l'un des cinéastes qui a le plus utilisé de pellicules pour ne présenter au public qu'une partie minime ce qui a été filmé) assez surprenant : la jeune femme doit lui écrire un scénario pour lequel elle a toute liberté. La jeune femme va donc, tout en se "souvenant" de la vie et de l'œuvre d'Orson Welles, acheter plusieurs carnets qu'elle va nommer thématiquement, afin de créer son scénario, un texte basé sur sa propre vie, sur son amour du cinéma, sur sa solitude qui est aussi une façon de se vouer au cinéma.
Le roman de Chantal Pelletier est court. Et elle ne nous plonge pas dans un récit à intrigue avec rebondissements, mais dans le portrait sensible d'une jeune femme, au début des années 1980. Le portrait est tendre et s'appuie sur un mélange entre aspects du quotidien et rêveries diverses, balades que l'on ne sait réelles ou rêvées. L'Ourson est un roman léger, non par son poids mais par rapport à des nuages, à une mousse, comme un petit dessert que l'on savoure, une gourmandise à part, à déguster un peu égoïstement (mais à recommander quand même à tout lecteur qui aimerait faire un pas de côté). Délicieux comme ces authentiques petits oursons à la guimauve.
Citation
Je n'ignore pas le plaisir de la férocité, Orson. Je me rappelle ma joie, à quinze ans au lycée, lorsqu'un salopard, suivi de son copain à qui il voulait montrer de quoi il était capable, m'avait coincé dans les toilettes.