Un simple enquêteur

Comment une écharde de bois pouvait s'être ainsi plantée dans le crâne d'un homme censé avoir heurté un linteau de pierre, avant de s'écrouler sur le dallage d'un corridor désert ?
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Roman - Policier

Un simple enquêteur

Social - Assassinat - Complot MAJ samedi 18 février 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Dror Mishani
Emuna - 2021
Traduit du hébreu par Laurence Sendrowicz
Paris : Gallimard, janvier 2023
338 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-295420-7
Coll. "Série noire"

Quêtes de vérité

Quatrième volet des "Enquêtes du commandant Avraham", Un simple enquêteur permet à Dror Mishani de continuer d'aborder la société israélienne, et notamment la place de la femme. Une obsession littéraire qui a trouvé son point culminant dans Un, deux, trois, roman unitaire à trois voix féminines, qui pouvait se lire indépendamment de cette série quoique des liens entre le roman et la série existent qui perdurent jusque dans cette aventure. Sachant que le commandant Avraham est un fils littéraire né d'une rencontre entre Jules Maigret et Kurt Wallander, cet intérêt est d'autant plus agréablement surprenant. Dans Un simple enquêteur, le commandant Avril Avraham, qui a quarante-quatre ans, soit un âge similaire ou peu s'en faut à celui de Dror Mishani, est en pleine crise professionnelle existentielle. Il souhaite délaisser les crimes ordinaires. Trouver sa place dans un autre service qui pourrait avoir des ramifications avec le Mossad. C'est pourquoi il abandonne la première affaire criminelle – un nouveau-né abandonné devant un hôpital par une femme - à l'une de ses collègues pour mieux se concentrer sur la mort d'un homme (en apparence un suicide par noyade), un touriste suisse vieillissant, qui avait tout fait pour se faire remarquer depuis son arrivée à l'aéroport. L'homme, Chouchani, avait plusieurs passeports et très peu d'identités. Surtout, il avait laissé inscrit d'un doigt sur la fenêtre de sa chambre d'hôtel "Yaacov Ben-Hayat", inscription qui n'aura pas survécu à une équipe de nettoyeurs. Plus tard, la fille de Chouchani apprendra à Avraham que son père disait être agent secret pour le Mossad. Mais avant cela, pour avoir d'autres renseignements sur l'affaire, le commandant s'associera à l'autre enquête. Car la femme qui a abandonné le nouveau né n'est pas la mère mais la grand-mère de l'enfant. Sa fille à elle, adolescente, avait frayé avec un arabe israélien, et elle a été envoyée en France afin que sa propre mère gère la situation. Et Chouchani avait un appartement à Paris. Les deux enquêtes ne se recouperont pas malgré ce point de concordance. Elles seront toutes deux différentes même si elles aborderont les relations entre parents et enfants. Des relations ici poussées à leur paroxysme et qui laisseront sur le carreau deux filles incomprises et blessées. Pour Avraham, la quête de la vérité va se heurter à la réalité du pouvoir et du Mossad. Une rencontre aura lieu entre lui et un autre homme. Rencontre qui laissera un goût d'autant plus amer de trahison que le style de Dror Mishani semble encore plus mélancolique qu'avant. Un simple enquêteur, c'est un roman sur la complexité d'un monde. Et Dror Mishani est un grand romancier.

Citation

Le souvenir de cet énorme chien noir écrasé au milieu de la chaussée, la langue gouttant sur l'asphalte, ramena dans son esprit le cadavre de Chouchani.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 18 février 2023
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