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L'Audience est ouverte
Grand format
Inédit
Tout public
362 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-268-10515-4
Coll. "Documents"
Justice trop aveugle
Dans la mécanique des tribunaux français, le chroniqueur judiciaire est un rouage essentiel, celui qui transmet, explicite et met à plat des affaires souvent complexes et parasitées par l'opinion publique, pour en rendre les enjeux compréhensibles au citoyen lambda. Il est celui qui sait voir au-delà du jargon et des effets de manche, des stratégies des avocats ou des tentatives de manipulation, qui décrypte pour nous un empilement de textes et de juridictions opaques. Chroniqueur des grandes affaires criminelles du pays pendant plus de trente ans pour la télévision, Dominique Verdeilhan a pu assister à quantité de procès et, dans L'Audience est ouverte, en restitue certains avant, comme l'explicite son sous-titre "Chroniques d'une justice défaillante", de rendre compte des moments où la machine dysfonctionne, où des innocents se trouvent broyés par le système où des dossiers deviennent injugeables à la suite d'erreurs de procédure. Une initiative louable mais qui peine en définitive à convaincre pleinement peut-être parce que, sans doute par souci commercial, il se concentre sur des affaires largement connues et médiatisées. Se succèdent donc les jugements les plus spectaculaires, du Petit Gregory aux procès d'Outreau ou Tarnac, de Maurice Papon, Bertrand Cantat ou Omar Raddad sans qu'il ne parvienne véritablement à nous faire comprendre des dossiers extrêmement complexes et au final fréquemment non résolus, ni les raisons des "défaillances" de la justice. Trop technique pour le novice n'ayant qu'une connaissance limitée du droit français, trop vague dès lors qu'il s'agit de reconstituer des affaires souvent anciennes, L'Audience est ouverte souffre de plus d'un évident défaut de relecture de la part de l'éditeur, qui laisse passer des phrases bancales, des erreurs répétées dans le nom des protagonistes et des choix typographiques douteux qui ont peut-être leur place dans des prises de notes au tribunal mais se révèlent gênantes dans un essai. Il reste sans doute un ouvrage définitif à écrire sur les égarements de la justice française, mais ce ne sera pas L'Audience est ouverte, qui se voit disqualifié pour vice de procédure.
Citation
Bien que les journalistes soient généralement installés au sein du prétoire dans les tribunaux, ils ne sont en rien des auxiliaires de justice. Nous ne sommes ni juges, ni procureurs, ni avocats d'une cause. Seulement témoins, observateurs privilégiés de la machine judiciaire.