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L'Étrange affaire Tiburce Petitpas
Grand format
Inédit
Tout public
Aventure fantastique et onirique
Monsieur Petitpas fait-il partie de la famille de Prudence Petitpas, détective privée à la miss Marple, qui a fait les beaux jours de certaines de nos chères petites têtes blondes, il y a quelques décennies, dans une bande dessinée créée par Maurice Maréchal ? Gérard Netter, l'auteur de ce roman, semble le dire à un moment dans le fil d'un dialogue, mais son texte n'aura pas la légèreté poétique à la Prévert que pouvait avoir la bande dessinée. De la même façon, l'auteur est docteur en psychologie et je ne sais s'il a lu et médité Lacan, mais toujours est-il que le début de son roman volontairement aligne des jeux de mots à l'intérieur de la re-création d'un rêve aux jeux langagiers du psychanalyste. D'ailleurs, il y aura d'autres éléments liés au rêve et au fantasme puisque le personnage central commence son aventure en étant attaqué par trois voyous qui s'habillent et parlent comme s'ils sortaient d'Orange mécanique. Alors qu'il est agressé, Tiburce Petitpas est sauvé par un journaliste mégalomane qui se prend pour un grand redresseur de torts et qui écrit des articles populaires souvent emplis de fausses informations. La police veut aider Petitpas mais se pose aussi bien des questions : pourquoi ce dernier n'a-t-il pas porté plainte ? Qui sont ces mystérieux agresseurs ? Surtout pourquoi n'a-t-il pas signalé la disparition de son épouse ? Pour Tiburce Petitpas, la réponse à la dernière question est simple : sa femme est juste partie avec un autre homme suite à une dispute. Pourtant quand on la retrouve morte dans une maison normande à côté du corps de son amant et qu'un radar a photographié Tiburce Petitpas au volant d'un puissant bolide (qu'il n'a jamais acheté, mais dont son compte bancaire garde la trace d'achat) dans les environs du meurtre, il est évident que les soupçons se portent sur lui. Mais alors quel rapport avec son agression et les problèmes que lui a avec sa banque ?
Le roman de Gérard Netter se contient lui-même en moins de deux cents pages et au vu de l'intrigue c'est un bon tempo, peut-être même un peu trop long. Le récit oscille entre un fantastique (de nombreuses clins d'œil et références sont faits au Double de Dostoïevski), enquête policière (à la limite de la bizarrerie par la façon dont se comportent ses différents protagonistes, qu'ils soient policiers, journalistes ou victimes) et ironie douce censée faire passer les faiblesses de l'intrigue (que ce soit le rôle exact des disciples de Burgess ou la résolution de l'énigme). Malheureusement, tous ces éléments ne concourent pas à faire de cet ouvrage un roman indispensable.
Citation
Éros, c'est la vie ! C'est moi, mon doux Lou. Tu me reconnais ? J'ai pris la clef du champ. Marcel m'a laissé jouer avec bobby et hop, me voilà devant toi, prête à tout, même si tout n'existe pas.