Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Haro sur les containers
Le Havre, 1976. La ville s'est reconstruite après la Seconde Guerre mondiales, et trente années ont passé. Comme dans tout marché en expansion, les bandes criminelles se sont installées et ont prospéré. C'est notamment le cas avec les pègres marseillaise et corse qui ont pensé qu'il pourrait y avoir là une bonne occasion de gagner de l'argent et de créer une route fiable pour convoyer la drogue aux États-Unis. Petit retour en arrière. Dans les années 1950, deux truands forcément à l'ancienne ont été envoyés pour organiser ce contrôle de la ville. Tout fonctionne mais le monde criminel est lui aussi intégré dans la vision capitaliste du monde et les dinosaures qui ont des positions de monopole risquent de se voir dépasser s'ils ne se mettent pas à la page. C'est pourquoi lorsqu'on leur propose d'investir dans les containers pour transporter le marché de la drogue, ils n'hésitent pas. En parallèle, comme de nouvelles organisations apparaissent, dont celle des Libanais, il convient de noyer dans l'oeuf ces velléités. Aussi on attrape un trafiquant, on le tue et on le laisse avec drogue et argent dériver dans le port à titre d'exemple. Et quand un pécheur découvre le cadavre, il transmet le corps à la police, mais garde pour lui argent et drogue, ce qui complique l'affaire car alors se pose la question essentielle : comment les autres pourraient-ils comprendre le message ? Mais peut-être y a-t-il un plan encore plus machiavélique derrière tout cela...
Une année de cendres permet à Philippe Huet de continuer de creuser son sillon de description de la ville du Havre, à différentes périodes. Ici, le roman s'apparente à un "pastiche", à un hommage aux grands romans du genre, aux anciennes "Série noire" avec des malfrats corses encore liés aux valeurs de la grande truanderie et confrontés aux chocs que commence à apporter la modernité (l'arrivée des containers et la mondialisation de la vie criminelle, avec des "émigrés libanais"). Mais le récit est aussi vu par "le petit bout de la lorgnette", par des seconds couteaux, voire des gens ordinaires, qui interfèrent avec les plans des gangsters. Le tout donne une atmosphère bon enfant, un ton léger qui s'apparente aux films de Georges Lautner, aux intrigues d'Albert Simonin, bref à la vraie vie...
Citation
En 1945, ni Ange Antonetti, ni Baptiste Lanzi, aussi corses que leurs noms pouvaient l'indiquer, n'auraient été capables de situer Le Havre sur une carte.