Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit du suédois par Anna Gibson
Le Livre de poche, mars 2020
408 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-253-18120-0
Coll. "Thriller", 32767
Quand le passé se réveille
Charlie Lager est une détective, sûrement de qualité, mais son célibat fait aussi qu'elle boit beaucoup. Cela dit, il s'agit peut-être d'une tradition familiale, sa mère étant elle-même une grande leveuse de coudes. Toujours est-il que pour mettre quelque temps au vert cette enquêtrice un peu chancelante, ses supérieurs l'envoient, accompagnée d'Anders, un collègue très posé, à Gullspång, petite ville suédoise en perte de vitesse, surtout en plein désarroi depuis la disparition d'une jeune fille de dix-sept ans, Annabelle. Les deux policiers tentent de retrouver la disparue, mais tout est compliqué car les pistes sont nombreuses - enlèvement par un tueur en série débutant, assassinat par un amant éconduit, vengeance d'une femme : tout est possible. Les choses se compliquent encore plus lorsque Charlie Lager découvre que la mère d'Annabelle est une certaine Nora, qui a bien connu sa propre mère. Et c'est sans compter ses retrouvailles avec son propre passé, sa mise à l'écart pour des raisons complexes de l'enquête, et son alcoolisme qui revient en force et lui fait commettre des erreurs préjudiciables pour sa carrière et pour l'enquête.
Construit de manière intéressante sur des récits alternés - l'enquête menée, le retour sur la journée d'Annabelle avant sa disparition et sur une autre affaire plus ancienne dont les tenants et aboutissants ne deviennent clairs qu'au final par un joli twist -, le premier roman de Lina Bengtsdotter s'appuie sur des descriptions de personnages bien montées, avec leurs problèmes, leur passé. Mais toute l'enquête ne sert qu'à amener cette description au détriment d'un suspense et d'un peu d'action. Elle est surtout un peu stéréotypée, avec une policière prise par ses démons et un rapport de déception avec son passé. La résolution de la disparition d'Annabelle finira par arriver dans les dernières lignes à un moment où cela n'intéresse plus grand monde, et surtout plus beaucoup les lecteurs. Nous sommes là plus facilement dans un roman de facture littéraire générale que dans un roman policier, voire noir, avec des éléments comme la caractérisation des personnages ou la vision de la ville en décadence (juste esquissée).
Citation
L'un des journalistes écrivait qu'il n'y avait pas de coupables dans cette affaire. Il n'y avait que des victimes. C'est vrai, pensa Charlie. Dans cette histoire-ci, il n'y a que des victimes.