Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Raphaëlle Dedourge
Paris : Pocket, février 2020
394 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-30855-7
Coll. "Thriller", 17940
Mauvais esprit
Ollie Harcourt est un homme à qui la vie réussit : ses affaires de créateur de sites Internet pour des entreprises tournent bien, sa fille grandit de manière intelligente, son épouse l'aime et a elle aussi un bon travail d'avocate. C'est sans doute pourquoi ils décident avec joie d'acheter un immense manoir de campagne, un peu excentré certes, mais qui peut augmenter leur standing avec quelques travaux, et leur donner un havre de paix loin de leur banlieue de Brighton. Mais à peine se sont-ils installés que des choses bizarres se manifestent. Des personnages les croisent et leur laissent des phrases étranges, des phrases encore plus étranges lorsque Ollie Harcourt découvre que ceux qui le sont prononcées sont morts depuis plusieurs années... De plus, de manière séparée, les trois membres de la famille vont croiser une vieille femme, vêtue d'une robe bleue, qui traîne dans leur maison. Finalement et en parallèle, tout sombre en déliquescence en parallèle. Ce sont des éléments de la maison qui s'écroulent, explosent, flambent (même les papiers peints se répandent sur les personnages, et les lits se déplacent en détruisant les lois de la physique la plus élémentaire) et, en même temps, les personnages doutent de plus en plus, sont coincés entre leur volonté de partir et le besoin de rester. Mais plus les dégâts atteignent la maison, plus il faut d'argent pour faire les travaux et plus il est difficile de quitter cette demeure. Et qui envoie des messages et des courriels aux clients d'Ollie Harcourt pour qu'ils ne travaillent plus avec lui ?
La Maison des oubliés est un roman de facture classique, avec des éléments tout aussi classiques (auxquels s'ajoute la capacité des esprits à s'emparer des technologies nouvelles) sur un thème lui aussi éminemment classique : un esprit qui a vécu une tragédie hante une maison et veut détruire ceux qui viennent y habiter. Malgré toutes les avanies que subissent les personnages, ils restent jusqu'au bout dans la demeure qui, pourtant, accumule les périls tant par l'esprit que par les risques matériels qu'ils encourent. Peter James parvient à rendre tangibles cette possession par des touches discrètes, puis de plus en plus marquées, sans sombrer dans le gore, mais très rapidement le lecteur n'a plus de doute sur le caractère surnaturel du phénomène. Le final corrobore cette installation du texte dans le registre fantastique à la frontière du gothique au plein sens du terme. Quant à Peter James, il revient à ses premières amours, et c'est tant mieux.
Citation
Rowena et les enfants hurlèrent. Des blocs de béton commencèrent alors à tomber, déchirant le toit de la voiture avant de leur fracasser la tête. Puis un pan de mur entier se détacha et écrasa littéralement la Cadillac, réduisant ses occupants en une bouillie de chair, de sang et d'os.