La Nymphe endormie

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Roman - Noir

La Nymphe endormie

Guerre - Artistique - Rural MAJ dimanche 26 mars 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9,5 €

Ilaria Tuti
Ninfa dormiente - 2019
Traduit de l'italien par Johan-Frédérik Hel Guedj
Paris : Pocket, avril 2021
652 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-31194-6
Coll. "Thriller", 18058

Les passions anciennes ne meurent jamais

Adrian n'a pas peint que quelques toiles avant d'entrer dans la maquis italien durant la Deuxième Guerre mondiale. Il s'est battu dans le Val Resia, une petite région du nord de l'Italie, un peu cachée, où vit une communauté un peu à l'écart, pourvue de règles, de coutumes et même d'une langue qui les place à part dans l'arbre européen, plus proche des Slaves des origines que des fiers Latins. Dans les dernières semaines de la guerre, Adrian a été retrouvé complètement couvert de sang (mais ce n'est pas le sien), et depuis il est dans une maison de repos où son esprit semble s'être retiré du monde. C'est alors que des années plus tard, on retrouve La Nymphe endormie, un tableau magistral d'Adrian, caché dans le grenier familial. Lors de l'expertise, on découvre que cette Nymphe endormie, complètement rouge, a été réalisée en utilisant du sang humain, ce qui oblige à ouvrir une enquête. Teresa Battaglia a soixante ans et est malade (elle a du mal à garder des traces de souvenirs), mais elle est surtout commissaire. À la tête de son groupe, elle doit résoudre cette enquête énigmatique qui plonge sans doute ses racines dans un passé ancien dont il reste peu de traces, et dans une région sauvage où les habitants n'ont pas une énorme confiance dans la police. Autant dire que ce n'est pas gagné. Les choses se compliquent encore plus quand un nouveau chef de police arrive, ancienne connaissance de Teresa, connaissance pas forcément extrêmement amicale. Pour tenter de trouver la solution, Teresa va aussi faire appel à une jeune femme, aveugle, mais ayant entraîné un chien a trouvé les corps, même enfouis depuis des années. Elle doit en outre composer avec son adjoint, qu'elle apprécie, mais qui est dans une passe quelque peu difficile...

Comme on le voit, l'enquête pourrait s'avérer longue et effectivement elle l'est. Le récit prend son temps pour installer les personnages, pour montrer les relations tendues ou complexes entre les policiers, avec leur hiérarchie, avec leurs failles, avec les témoins et les suspects. Une grande attention est également portée avec cette enclave rurale et sylvestre qui semble être restée dans un siècle plus ancien et qui s'appuie sur une communauté réellement existante. La lenteur permet de rendre avec soin cette atmosphère pesante de secrets, de nature hostile, de sauvagerie ancestrale qui bouillonne au cœur d'une région préservée de la modernité. Ilaria Tuti raconte un récit dur et effrayant, primitif, où les passions effleurent et submergent tout à coup des individus qui se croient civilisés et policés. Quelques scènes fortes ou violentes accélèrent un rythme plus posé pour un roman noir qui est un bon pendant européen au nature writing anglo-saxon.

Citation

Teresa pense souvent à la mort. Pourtant, jamais elle n'aurait imaginé que la sienne surviendrait ainsi ; le fait de ne pas réussir à se souvenir de ce qui pourrait la sauver ne manque pas d'ironie.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 26 mars 2023
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