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Hop la e Gueter a Bessere
Oberwirheim, petit village fictif mais pas tant que cela alsacien, compte parmi ses "vedettes" locales la postière, qui est surnommée la miss Marple locale depuis qu'elle a participé à l'arrestation d'un assassin dans une enquête précédente. Au début de cette intrigue, elle a un nouveau prétendant qui l'emmène visiter les restaurants de grande gastronomie et qui essaie de l'éduquer artistiquement. Lors d'un dîner, elle a repéré un homme qui mangeait seul mais avait l'air très heureux de son sort. Elle est alors très surprise quand elle découvre dans le journal qu'elle est en train de lire qu'il s'est suicidé en se jetant dans le Rhin. Elle a des doutes et commence donc sa petite enquête en même temps qu'elle continue à se battre dans son village : sa voisine et ennemie échange avec elle des mots aigres-doux, surtout que la postière prend parfois des aises avec les horaires d'ouverture de son bureau. Elle reçoit en outre la visite d'un cousin éloigné venu depuis les États-Unis pour déguster (si l'on peut dire) les vins alsaciens. Et puis elle doit composer avec les angoisses des deux gendarmes, aussi folklorique l'un que l'autre, qui mènent l'enquête mais ont bien besoin de son aide. Là-dessus, pour couronner le tout, il faut préparer les élections municipales et le maire, dont le principal titre de gloire est d'avoir des discours qui concurrencent sérieusement ceux du maire de Champignac, aimerait qu'elle intègre l'équipe de son adjoint. Entre deux dégustations de choucroute, la miss Marple du coin va-t-elle découvrir l'assassin ?
Dans la lignée des polars régionalistes à tendance humoristique, ce deuxième volet d'une série pourrait obtenir la palme de la réussite : l'enquête même si elle est un peu anecdotique est l'occasion de créer un univers proche de Clochemerle où les gens se disputent en "patois" local, où les élections et les surveillances des voisins et des voitures qui traînent devant chez eux constituent le pain quotidien. Les deux gendarmes dont le chef qui brille par son incompétence (dès le début du roman, il renvoie tout le monde pour réfléchir avant de découvrir qu'il est au plein milieu des champs seul et sans voiture, même le cadavre étant parti avec les pompiers) apportent à la fois une façon d'obtenir des indices, des confirmations et des recherches que le commun des mortels ne peut faire. Un air de fraicheur et de bonne humeur, sans méchanceté (avec des descriptions des travers des gens qui sont universels), comme l'ont par le passé distillé quelques auteurs dans la lignée de Charles Exbrayat.
Citation
Bien embarrassé, Paul Pianzi : depuis qu'il était revenu dans son Alsace natale, il en avait ingurgité dans des gargotes à touristes ou des wistubs de circonstance, de ces aberrantes choucroutes au champagne flanquées de deux insipides knacks industrielles. Tout juste si on ne les servait pas avec du ketchup, cette panacée pour amputés des papilles.