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Vol 333 pour Paris
En décembre 2015, le vol AN 333 parti de Boston pour Paris sombre en mer, ne laissant aucun survivant parmi les 480 passagers, que peu de témoignages et surtout aucune information sur ce qui a bien pu se passer durant le trajet. C'est alors que l'on retrouve un sac, partiellement protégé, et qui contient quelques éléments laissés par Raphaël Caldeira, une jeune autiste. Ces éléments, et notamment une chanson, laissent penser que ce dernier pourrait être à l'origine de l'accident de l'avion. S'agit-il d'un terroriste caché ? La découverte de traces de poudre dans un hangar qui lui appartenait pourrait le laisser penser. C'est en tout cas pour cette raison que Tom, le frère, est appelé à Paris par Elias Kaplan, un policier chargé de l'enquête. Mais des questions restent en suspens. Surtout, ce qui gène Tom, c'est que son frère était autiste et l'idée même qu'il ait pris l'avion pour partir aux États-Unis et le fait qu'il en revienne quasiment dans la foulée est puor lui incompréhensible. En revanche, ce qui gène l'inspecteur, c'est que Raphaël avait pris deux billets, dont l'un pour une certaine Rose. Or Rose avait une sœur, journaliste, dont le fils a été enlevé quelques jours avant l'accident. Y a-t-il un rapport ? Mais d'autres passagers sont aussi des suspects potentiels : un personnage doté d'une double personnalité, un policier qui avait réussi à monter dans l'avion avec une arme, un Irakien dont le père a été tué par l'armée américaine, une pilote dépressive et suicidaire. Tom et sa voisine Ariane, devenue au fil de leur enquête amatrice des amis, partent pour les États-Unis afin d'en savoir plus et tenter d'innocenter Raphaël.
Le récit de Grégoire Godinaud va se dérouler entre ses protagonistes, dans une sorte de puzzle. Nous allons suivre les différents suspects avant et pendant le vol, le rôle particulier de Raphaël, les angoisses de la journaliste et, d'autre part, l'enquête de Tom et d'Ariane. Tout se mélange avec soin, laissant le suspense jusqu'aux dernières pages, dans une construction bien menée. Chaque piste ouvre de nouvelles possibilités et renforce le mystère, complexifie l'intrigue, qui sera dénouée avec tout autant de soin et de réussite dans les chapitres finaux. S'appuyant sur une histoire fouillée (on sent que l'auteur s'est renseigné sur les problèmes de l'aviation, sur les soucis d'un autiste, sachant détourner l'attention des "véritables" coupables pour proposer des lectures paranoïaques d'autres passagers), La Chanson blanche, est une très bonne surprise. Un récit qui sait jouer avec les codes pour proposer un thriller efficace et réussi.
Citation
La suite logique était évidente : les États-Unis. Où creuser quand toutes les pistes se sont soldées par des échecs, sinon dans le pays qui a mené l'offensive fatale ? Mais, contre toute attente, Nadir avait arrêté de chercher. Il n'était pas venu pour trouver des réponses, mais pour tirer un trait sur son passé. Et sur son avenir tel qu'il était écrit.