Leffe-toi et marche !

Roman - Policier

Leffe-toi et marche !

Croix de bois, croix de bière

Lorsque disparaît Justine Rouet, l'amie de Georgette Magritte, une historienne effectuant des recherches aux archives de l'abbaye de Leffe, le couple Magritte prend son courage à deux mains et Loulou (leur chien) de l'autre et part mener l'enquête. Une enquête qui aura au moins l'avantage de se passer dans un paradis de la bière... Surtout qu'il circule une légende tenace, celle d'une recette de Leffe donnant aux buveurs la vie éternelle ! De plus, ne dit-on pas que l'abbaye est hantée par le fantôme de Saint Siard, et que ceux qui le voient sont condamnés à mort ? Le contact d'un bar joliment dénommé L'Enfer leur apprend que l'austère historienne arrondissait ses fins de mois comme strip-teaseuse. Puis un autre frère est assassiné, apparemment par un moine... Les Magritte ne sont pas au bout de leurs surprises. Ça swingue chez les Chanoines !

Nadine Monfils avait mené sa série des Mémé Cornemuse (et les personnages gravitant autour d'elle) sans un temps mort et l'avait abandonnée à sa convenance là où des auteurs moins doués se seraient essoufflés bien avant ou auraient exploité le filon jusqu'à l'os. Une fois la surprise du premier tome passée, cette nouvelle série est bien partie pour prendre le même chemin. On se plaît à suivre à nouveau ces personnages dans ce qui ressemble à un tour du Plat pays dans une intrigue qui relève tant du roman populaire au sens noble, avec ses monastères hantés et ses moines maléfiques, que du policier de papa (et non du morne cosy mystery, étiquette permettant de fourguer de vieilles séries puant la naphtaline sur les étals des agents en faisant passer ça pour LA dernière top-tendance à la mode). Et conformément à la tradition, la résolution est bien plus simple que ce qui l'a précédée. De plus, à deux cent soixante pages, l'auteure n'étire pas inutilement son propos (certains pourraient en prendre de la graine...). Comme une bonne bière, le tout a un bon bouquet, corsé juste ce qu'il faut. À déguster sans modération !

Citation

Nemo était un baraqué, tatoué, mal lavé, mal luné, qui ne sentait ni la rose ni le bonheur. Sale gueule, l'âme en jus de réglisse, des rêves puisés dans des poubelles immondes. Il émanait de lui des relents putrides, comme s'il avait un cadavre de rat coincé dans la gorge.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 04 avril 2023 partager : | |