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Tout public
Mécanique du crime mécanique
Des policiers se retrouvent sur Internet et discutent de crimes. Certains des participants vont même faire partie d'un groupe qui décide de se réunir dans une maison afin d'évoquer, sous forme de jeu, des enquêtes. Ils doivent arriver avec une boîte, l'ouvrir, et découvrir cinq indices, plus ou moins allusifs, qui permettront aux autres participants de chercher et de trouver à quelle affaire il est fait référence. Lorsque les policiers se retrouvent dans chalet forestier isolé de Belgique, ils ne savent que l'un d'entre eux est un tueur de flics qui a réussi à tuer sa dernière victime et à s'emparer de ses codes informatiques ce qui lui a permis de venir à la soirée ludique. Son but est simple, liquider tous les participants...
Le roman de Frédéric Ernotte est "découpé" en trois parties qui se chevauchent et alternent. Tout d'abord, nous sommes dans les pensées du tueur, sans trop d'informations sur son identité. Ensuite, nous sommes avec l'un des policiers qui est confronté à des enquêtes difficiles (que ce soit le fameux tueur de policiers qui, par exemple, tue une femme flic puis mine son cadavre pour faire d'autres victimes lorsque les forces de l'ordre viennent chercher le corps, ou un autre meurtrier qui visiblement a comme fétichisme de travailler le piercing de ses victimes avec du fil de fer barbelé). Enfin, nous suivons à travers l'ouverture des boites le récit d'autres policiers qui racontent chacun une affaire criminelle souvent tordue (un assassin qui cherche à contrôler la façon dont les gens meurent de faim et de soif, un autre qui les filme dans des accidents de voiture qu'il provoque et fabrique). Ces trois aspects se mélangent bien évidemment puisque, comme nous le disions depuis le début, le tueur est parmi les policiers qui ont apporté leur boîte dans le chalet. Le tout se déroule sans anicroche, selon le plan choisi par le tueur, et déroulé par Frédéric Ernotte qui, en jouant sur les pensées des autres, sur les italiques ou sur des crimes nauséeux, maintient un suspense un peu artificiel jusqu'aux dernières pages. C'est construit avec soin à partir d'une idée originale, mais comme devant une mécanique bien huilée et sans âme, ou comme un tableau peint méticuleusement et respectant toutes les règles de l'art classique mais malheureusement inexpressif, froid.
Citation
J'imagine que le tueur a des connaissances poussées en explosifs. Les débris montrent clairement que la bombe a été orientée volontairement. Il savait par où approcheraient les policiers et les ambulanciers.