Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Charles Bonnot
Paris : 10-18, janvier 2020
404 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-07503-1
Coll. "Domaine policier", 5511
Droit à l'oubli
Un savant a mis au point une technique révolutionnaire qui permet d'effacer les souvenirs. Et ça permet entre autres de soulage la conscience de certains criminels qui se voient proposer cette thérapie après avoir dénoncé leurs complices (associés ou patrons). Mais cette expérience peut aussi aider des témoins qui veulent éviter de se rappeler des souvenirs traumatisants. Une fois opérés, ces patients sont conduits dans un espace fermé, inconnu de tous, Caesura, une petite ville dans le désert du Texas, constituée de bungalows entourés de barbelés. Là sous la houlette du shérif Calvin Cooper, lui aussi partie prenante du programme, s'organise une nouvelle vie. Ce shérif vient de voir s'adjoindre une dynamique adjointe et ils regardent avec attention le fils de Fran, le seul innocent né dans le camp. Tout pourrait s'écouler tranquillement dans ce coin perdu, sans contact avec le monde extérieur. Pourtant les choses vont se dégrader lorsque l'un des pensionnaires parvient à se suicider et que, quelques jours plus tard, un autre habitant est abattu. Des renforts risquent de venir de l'extérieur et de perturber l'ordonnancement calme de cette petite ville de quarante-huit habitants. Lorsque, en plus, l'adjointe découvre que le coursier qui livre les marchandises fait passer en douce du courrier et qu'une des nouvelles pensionnaires n'a pas l'air d'avoir le profil des précédentes mais semble à la recherche d'un vieux villageois, tout peut dégénérer très vite.
Voilà un roman dont les prémices sonnaient bien. Une ville en condensé peuplés de tueurs en série, de pédophiles et d'assassins multirécidivistes qui ont oublié leur passé, un shérif qui surveille tout ce petit monde un peu endormi dans un patelin soporifique, de nombreux mystères et chacun pouvant être autre chose que ce qu'il est vraiment. Évidemment quand Adam Sternergh, l'auteur, commence à expliciter les choses, à percer les brumes pour transformer un texte d'atmosphère en récit plus bruyant avec coups de feu et meurtres en cascade, Population : 48 devient un peu plus commun et perd le charme du début pour devenir un texte efficace, possédant quelques pages intéressantes sur les souvenirs qui reviennent, sur l'acceptation par les tueurs et autres criminels de leur propre turpitude.
Citation
Elle est suffisamment âgée, à trente six ans, pour avoir des flashs d'autres lieux, d'autres vies, mais son fils n'a que huit ans, ce qui signifie qu'il est né ici, à Blind Town.