Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
288 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-3588-7961-3
Et mon tout est une femme
La Bretagne. Anna et Thomas ont décidé de venir y vivre à la fois pour s'y retrouver et élever calmement leur fils Gabi. Mais un soir, alors que le fils et le père sont dehors, le fils trébuche et tombe dans l'eau. Même s'il saute dans l'océan agité, le père ne peut le sauver. Depuis, lui et sa femme survivent tant bien que mal. Sur la demande de leur avocat, ils ont porté plainte contre la ville, ce qui a créé un dossier que doit compléter la juge d'instruction Dominique Bontet. Mais cette dernière est une perfectionniste qui prend tout son temps pour comprendre les choses et ce fait énerve son supérieur hiérarchique. Mis à part ce fait divers tragique, la juge doit également s'occuper du sort d'une femme qui est battue par son mari, un mari qui sait cacher son jeu et qui a même aidé la juge lors d'une altercation avec un chauffard. Ces deux affaires, elle entend les traiter humainement et rendre une juste décision. Mais elle est embêtée car la femme battue n'a que peu de preuves des actions violentes de son mari (a-t-elle peur pour ses enfants et préfère-t-elle ne rien dire ? A-t-elle des difficultés financières qui vont l'empêcher de rompre ?). D'autre part, elle sent que quelque chose cloche dans l'histoire que raconte Thomas, que sa femme semble distante avec lui, que le couple se délite, et que lui n'avait aucune raison de pousser à l'eau son propre enfant.
Dans ce roman de Fabrice Tassel, l'intérêt n'est pas forcément de savoir si Thomas est coupable de quelque chose, mais de montrer quatre personnages qui vont se croiser, se répondre, tisser ou non des liens, essayer de continuer alors que la vie ne leur est pas favorable. Le récit avance ainsi, lentement, sûrement, par une suite de descriptions, de retours en arrière sur le passé des personnages, sur leurs envies, leurs vies quotidiennes. Servi par une écriture qui suit chacun, avec finesse, dans les détails de sa vie quotidienne, l'ouvrage est un roman noir sur les petites lâchetés et les petits mensonges de chacun. En ressortent des portraits de femmes fragiles, sensibles, mais qui cherchent à avancer, à continuer, à traverser les épreuves, tout en y puisant des sources de force. De ce point de vue, On dirait des hommes, dont le titre évoque sans doute cette idée (ils ressemblent à des hommes mais n'en sont pas ou, à l'inverse, on dirait des hommes mais ce sont des femmes qui tiennent le monde) est une réussite.
Citation
Les deux femmes se regardent, prennent le temps de mesurer le gouffre entre l'origine et la portée de la scène, comme si elles venaient de pénétrer dans un pays absurde et cruel. Anna prend lentement conscience que leur petite cachotterie vient de changer de nature.