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Grand format
Inédit
Tout public
336 p. ; 23 x 12 cm
ISBN 978-2-84742-500-0
Coll. "Ligne noire"
Meurtre à l'italienne
1994. La maison de la plage, au lieu-dit Tre Pini, à Fiumicino, est la création d'Amedeo Ferrari, un architecte de renom dans les années 1940 qui la fit bâtir selon ses plans pour abriter sa famille. Aujourd'hui y vit Inès, photographe de son état, et sa petite fille Anna. C'est aussi là qu'un de ses amants, Emiliano, retrouve son corps sans vie. Il apparaît vite qu'elle a été assassinée, laissant derrière elle Anna, deux ans. De nos jours... Élevée par son grand-père qui a fait une parfaite famille de substitution, Anna est devenue à son tour photographe. Mais on n'a jamais su ce qui s'était passé un mauvais jour de 1994 et le crime reste irrésolu. C'est alors qu'Orlando, le fils du commissaire chargé de l'enquête sur le meurtre d'Inès, la contacte : bien qu'il soit simple journaliste en économie, il désire écrire un livre sur cette affaire et, qui sait, découvrir ce qui est effectivement arrivé. Mais on ne remue pas impunément le passé...
Au vu de l'intitulé, on pourrait croire qu'il s'agit d'un roman de série comme ceux que la collection "Spécial-Police" en usinait tous les mois et sans autre but qu'offrir deux heures de délassement. Mais il y a le traitement. Gilda Piersanti a souvent frôlé les limites entre la littérature dite noire et la "blanche", et ce roman est surtout prétexte à une étude de personnages et d'atmosphère, bien servi par le style faussement simple, mais d'une précision de scalpel de l'auteure. On est donc dans cette zone grise entre genre et non genre, un choix artistique courageux pour qui a connu le Saint Graal d'une adaptation télévisuelle et donc pourrait usiner du thriller industriel au kilo. Le polareux pur et dur pourra regretter toutes ces digressions psychologiques éloignées de l'intrigue principale (mais qui donnent corps à une victime pas forcément pure et innocente), d'autant que la résolution est plutôt simple, mais qui est sensible à la petite musique de Gilda Piersanti devrait y trouver son compte.
Citation
C'était comme si un autre agissait à sa place en l'obligeant à bloquer toute émotion, à ralentir chaque geste pour retarder le moment où il appellerait la police et prononcerait les mots sanctionnant la mort d'Inès. Comme si elle ne pouvait pas être morte tant qu'il ne soulèverait pas le combiné du téléphone, tant que la phrase qu'il serait contraint de formuler n'était pas encore formulée. La phrase qui rendrait les faits irréversibles.