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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Écosse) par Marc Amfreville
Paris : Métailié, avril 2023
302 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 979-10-226-1251-7
Coll. "Noir - Bibliothèque écossaise"
Famille, je vous hais
Lycéen issu de l'un des quartiers les plus malfamés d'Édimbourg, Tyler vit dans la dernière tour encore debout d'une zone vouée à la "réhabilitation". Son quotidien fait de violence, de pauvreté, de drogue et d'inceste consiste à prendre soin de sa petite sœur Bean face aux manquements de leur mère toxicomane, tout en la protégeant des poings de leur frère aîné Barry, cocaïnomane violent et voleur endurci qui le contraint à l'accompagner dans ses cambriolages. Jusqu'au casse qui dérape et va entraîner une revanche sanglante. Tyler, qui vient de rencontrer par hasard une jeune fille issue de la haute société de la ville, parviendra-t-il à les tenir à l'écart, elle et sa sœur, des événements qui s'enchaînent ?
Auteur en vue du "tartan noir", le nouveau polar écossais, Doug Johnstone, ancien ingénieur, journaliste et batteur de rock, est déjà auteur de treize romans situés à Édimbourg, une ville qu'il connaît sur le bout des doigts, de ses quartiers huppés aux taudis ravagés par la misère, l'alcoolisme et la drogue où vivent les protagonistes de Voyous, son dixième titre (et le premier traduit en français). Et si son goût de la précision documentaire n'était pas avéré, on pourrait douter de la véracité de ses personnages tant les circonstances de la vie de Tyler et sa famille dysfonctionnelle et toxique, héritées en droite ligne des romans de Charles Dickens, peuvent sembler improbables. Et c'est pourtant, une fois admise la plausibilité des faits, qu'on peut apprécier au mieux le choc culturel que constitue la rencontre (certes un peu artificielle, seul léger point noir du roman) de Tyler et Flick, jeune bourgeoise en rupture de ban qui fait souffler un peu d'air frais dans la vie de l'adolescent et se présente comme une force positive. Jamais misérabiliste, Doug Johnstone, tout en écrivant un véritable page turner, prend le temps d'installer de vrais personnages crédibles, des gens ordinaires pris au piège de situations qui les dépassent, auquel on s'attache tandis que le sort s'acharne sur eux, pour nous offrir un passionnant roman noir social aussi humain que désespéré.
Citation
Quand on vivait dans un endroit pareil, soit on grandissait vite, soit on était largué. Il y avait des parents drogués et maltraitants partout dans ce quartier, trois générations de paumés et de ratés complètement assistés par une institution après l'autre. Plus de la moitié des camarades de classe de Bean n'avaient qu'un parent, et la plupart d'entre eux avaient été déclarés 'en situation à risque'.