La Faute de la traductrice

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Roman - Noir

La Faute de la traductrice

Politique - Social - Assassinat MAJ jeudi 01 juin 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,9 €

Dominique Forma
Paris : La Manufacture de livres, juin 2023
208 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-35887-982-8
Coll. "Roman noir"

Córdoba nid d’espions et de nazis

1959. Solange Tailleraut, vingt-deux ans, est une toute jeune diplômée, traductrice trilingue (allemand, espagnol et donc français), qui vient de signer son premier contrat d'embauche pour Inter-Ingen, une société de BTP. Plus exactement pour les Opérations Étrangères dirigées par le jeune et redoutable Sébastien Gratien, qui construisent un peu partout dans le monde des édifices gigantesques en béton. Malgré les mises en garde des secrétaires, elle devient très vite la maîtresse de Gratien, déjà marié, père de famille, sûr de lui et de donner du plaisir. Elle remet chaque jour au lendemain la rupture de cette liaison sans avenir qui lui laisse toujours un goût amer. Mais pour l'heure, son avenir proche c'est Córdoba, en Argentine. Elle doit partir là-bas avec Lucien Vannier pour la négociation d'un contrat juteux. Seulement, le vieux Vannier, son père de substitution, homme droit et ancien résistant, est remplacé au pied levé par Gratien. Et là, le séjour argentin s'annonce véritablement terrible. Il va falloir gérer avec les avances de Gratien, ses coups tordus et aussi avec les événements qui vont se dérouler dans la ville argentine, dans cet hôtel particulier qu'est le Virrenato, tenu par Carmen, où Jakob et Ruth Blahuen, un couple suisse, séjournent à l'occasion de leur voyage de noces alors que de vieux nostalgiques nazis réunis autour de Wolfgang Schneider et ses gardes du corps évoquent le IVe Reich au Mirando, un restaurant de la vieille ville.

Dominique Forma aime bien les nazis, les années De Gaulle et l'Argentine. Après Manaus, il nous propose avec La Faute de la traductrice un roman singulier où petite histoire et Grande Histoire se confrontent. Le roman est court, enlevé, se lit d'une traite, avec une immersion totale, comme ces romans à l'ancienne avec une trame simple que pouvait écrire Pierre Mac Orlan. Pourtant, il se passe beaucoup de choses. Bien sûr, le lecteur comprend très vite les tenants et les aboutissants. Mais ce n'est pas ça qui importe. Ce qui importe, c'est ce personnage, Solange Tailleraut, femme qui se rêve indépendante et qui découvre des univers qui vont la bouffer jusqu'à en payer le prix (le titre du roman pourrait faire penser à Luc Chomarat, autre auteur de La Manufacture de livres). Et dans ce maelstrom, il y a de quoi s'abattre sur Solange Tailleraut. Livre après livre, Dominique Forma démontre qu'il est un véritable conteur, un faiseur d'ambiance et un témoin d'années qui pourraient être nostalgiques si elles n'étaient pas aussi crues et noires.

Citation

Schneider enrage, mais étant donné son état de santé, cette rage ressemble plutôt à une poussée colérique. Plus il se détériore, plus il a des attitudes d'enfant gâté, un enfant de soixante-dix ans abîmé par trop d'injections d'amphétamines durant trop d'années.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 25 mai 2023
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