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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Françoise Smith
Paris : Marabout, janvier 2023
352 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-501-16085-8
Coll. "Black lab"
Meurtre à Mirror Lake
Le lac de Mirror Lake (Llyn Drych) sépare les terres anglaises d'un petit village gallois situé sur l'autre rive. Deux mondes qui ne se mélangent guère : le côté gallois reste populaire tandis que dans un lotissement de luxe appelé la Rive ne se massent que des riches britanniques — faisant monter les prix de l'immobilier pour les gens du coin... Mais lorsqu'un cadavre est découvert dans le lac, le problème se pose des compétences des autorités. C'est alors que la policière galloise Fiona Morgan doit faire équipe avec Leo Brady, de la division du Cheshire — avec qui elle a eu par le passé une liaison d'un soir... Le mort n'était autre que Rhys Lloyd, un ancien chanteur d'opéra qui a eu son heure de gloire avant de fonder La Rive, où il a donné une fête pour le nouvel an juste avant l'issue fatale. Or, il semblerait que tout le monde détestait la victime, à commencer par son ex-femme et ses deux filles...
On l'a déjà dit plus d'une fois, le polar anglo-saxon est en triste état, puisqu'il semblerait que plus un éditeur ne prend la peine de lire ce qu'il signe, un peu comme une variante de la politique Netflix et consorts qui consiste à prendre tout et n'importe quoi du moment que cela remplit une niche de 90 minutes, et on pense parfois à l'interminable série télévisuelle des "Meurtres à..." et ses scénarios copiés-collés. Au moins, cet effort n'est pas affublé des personnages stupides agissant en dépit de toute raison qui peuplent désormais ces romans. Au contraire, les échanges assez pétillants entre les deux inspecteurs sont un atout. En son temps, cela eut donné un honnête roman de série pour une collection comme "Spécial-Police". Un roman sympathique de deux cents pages. Mais comme aujourd'hui il faut remplir du papier, on nous inflige des paragraphes interminables qui décrivent des personnages qui sont si nombreux qu'on finit par ne plus savoir qui est qui, et dont les agissements ne sont pas des plus passionnants. De plus, l'histoire se déroule non pas dans la réalité, mais dans un décor de polar ou tout le monde a son Lourd Secret™, ce qui ne tient guère debout dans une communauté où apparemment tout ce sait (un des personnages déplorant le côté oppressant de ce manque d'intimité). Rassurez-vous, les hommes sont forcément tous les pires, et selon une tendance douteuse actuelle, l'auteure charge à mort la victime pour mieux exonérer le coupable, à défaut de prôner l'autodéfense (oui, comme dans les films des années 1970 ou 1980 taxés à tort ou à raison de "fachos", mais ici dans une version politiquement correcte...). Et, bien sûr, la résolution est bien plus simple que tout ce qui l'a précédé, même si Clare Mackintosh ignore le principe voulant que si deux ou plusieurs personnes ont le mobile et les moyens de commettre le crime initial, on en vient à se moquer de savoir lequel est passé à l'acte. On citait Netflix, cet effort est l'équivalent de son ventre mou : une œuvre qui n'a rien qui fasse hurler à l'arnaque, mais qui a bien du mal à justifier de sa propre existence.
Citation
Ashleigh Stafford est une de ces célébrités célèbres parce qu'elles sont célèbres, passe d'une émission de téléréalité à une autre, à tel point que personne ne sait comment elle a commencé.