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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pascal Loubet
Paris : Michel Lafon, février 2010
284 p. ; 16 x 24 cm
ISBN 978-2-7499-1157-1
Dexter voit rouge, très rouge
Dexter Morgan. Tout le monde (ou presque) connaît la série télévisée qui met en scène le tueur en série de tueurs en série. Peu savent qu'avant, il y a les romans de Jeff Lindsay. L'expert judiciaire de Miami (mais comment fait-il justement pour ne pas se faire prendre par les autres, "Les Experts", dirigés par Horatio Caine ?) a déjà eu l'honneur de quatre aventures et presque autant d'éditeurs en France. Installé chez Michel Lafon, il va voyager, beaucoup voyager. Dexter dans de beaux draps nous emmène en France (pour son mariage avec Rita, quelle drôle d'idée...) et à Cuba (avec Chutski le petit ami au crochet de Deborah, sa sœur). Mais l'essentiel de cette aventure se déroule à Miami.
Un individu transforme différentes places de la ville en tableau scabreux. Des corps décomposés dans d'étranges positions avec un ensemble de compositions florales sont disséminés çà et là au plus grand dam du maire. L'inspecteur Deborah Morgan ne rate pas une occasion de lâcher des bordées de jurons. Elle fonce tête baissée vers le premier suspect venu pour mieux se prendre un coup de poignard, visiter l'hôpital et y rester parce que quand même il faut bien que Dexter s'inquiète et s'en mêle (s'emmêle ?). Dexter qui justement va tuer le responsable du coup de couteau. Sauf qu'il se trompe. Il y avait deux personnes. Et l'autre, le petit ami de la victime trucidée dans une baignoire équipée d'une caméra, va s'empresser de mettre tout ça sur YouTube (mais il est sympa, il ne prévient que Dexter) et de fomenter une terrible vengeance. Dexter lui a retiré un être cher alors il va lui rendre la monnaie de sa pièce. Les enfants de Rita, Cody et Astor, sont ses cibles privilégiées. Seulement voilà, Dexter sait aussi qu'il n'est pas le seul à être habité par le Passager noir, celui qui lui impose ses pulsions meurtrières. Cody et Astor n'attendent qu'une occasion de débuter leur nouvelle vie.
Sur fond d'intrigue pas très bien ficelée (Dexter ne maîtrise rien et oublie ses fondamentaux : c'est insupportable), Jeff Lindsay continue de faire évoluer ses personnages dans un monde cru et caustique. Auteur à l'humour froid et désabusé qui commence à se banaliser (Dexter, Dr House, Docteur à tuer dernièrement, Les Tueurs Bannerman plus anciennement) il doit sans cesse maintenant repousser ses limites afin de se démarquer. Cela donne une lecture plaisante facilitée pour les adeptes de la série qui seront accompagnés par la musique, le faciès lubrique de Vince Masuoka, et la charmante Deborah Morgan (mais pourquoi est-elle dans le coma ?). Astor et Cody font irrémédiablement penser à d'affreux rejetons de la famille Adams et n'en deviennent que plus sympathiques, quant à Dexter, heureusement pour lui, d'autres se chargent d'éliminer des témoins qui se seraient forcément révélés gênants pour lui. D'autres semblent fermer les yeux, justifiant que dans le grand Ouest, on a toujours besoin de justiciers, n'en déplaise à Horatio Caine.
Citation
C'est un peu insultant de devoir admettre qu'un crétin comme lui peut avoir vu juste, mais après tout Isaac Newton n'a pas balayé l'idée de la gravité simplement parce que la pomme avait un QI très bas.