Contenu
Poche
Inédit
Tout public
626 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-35068-906-7
Coll. "Du noir au Sud", 102
Euskadi noir
Au Pays basque, non loin de la frontière avec l'Espagne, le ressac rejette sur la plage le cadavre d'un tout jeune garçon. Le commissaire Vincenti et sa coéquipière Elena Rodriguez piétinent : pas moyen d'identifier la victime, vêtue d'une chemise d'hôpital, au crâne rasé et pucée comme un animal de compagnie. D'où ce garçon peut-il bien venir ? Est-il tombé d'un bateau ? Serait-il victime d'une secte, comme le laisse soupçonner son accoutrement ? Pourtant, il n'y a pas d'île à proximité de cette partie de l'océan... Le mystère s'épaissit lorsque l'on découvre de l'autre côté de la frontière espagnole le cadavre d'une jeune femme dans la même tenue. Pour le commissaire Vincenti et sa coéquipière Rodriguez, aidés par le professeur De Lisle, universitaire retraité qui a découvert le cadavre, il est difficile de ne pas en conclure que les deux affaires sont liées. Que pouvaient bien fuir ces deux victimes ? Les enquêteurs ignorent que les deux jeunes gens ont été enfermés pendant des années par une mystérieuse organisation. Mais inutile de vouloir faire parler le cadavre du jeune garçon : il est volé à la morgue. De plus, s'il n'y a pas d'île dans le golfe, il y a au moins un phare oublié, dénommé Inuneko, au passé trouble...
On a déjà dit tout le bien qu'il faut penser de la collection "Du noir au Sud" des éditions Cairn, qui change quelque peu de braquet, et maintenant que cette trilogie (en fait un seul roman en trois parties) est close, il est temps d'y revenir. Des meurtres mystérieux, une grande organisation pharmaceutique tenant des sociétés secrètes chères au roman populaire au sens noble, l'équivalent d'un savant fou, des références à la Seconde Guerre mondiale... On a là tous les ingrédients d'un thriller industriel de bonne facture. Mais si Rose Penn utilise ces éléments, c'est bien par ce qu'avec un peu de talent, ils ne peuvent que passionner l'amateur de roman populaire moderne. Surtout, c'est le ton qui fait la différence : loin de l'écriture à la mitraillette des best-sellers cyniques, l'auteure prend son temps, développe ses personnages, se permet des digressions, ce qui a au moins le mérite de nous dépayser. On sera plus mitigé sur le pur style qui, s'il change desdits best-sellers cyniques, est parfois un peu précieux, multipliant adjectifs et phrases un peu trop longues, ce qui peut rebuter, ou pas. En tout cas, une proposition décalée, ce qui est en soi une bonne chose. À suivre...
Citation
La lune n'était pas blanche, ni son faisceau paisible. La lune était sanguine, transpirant des blessures dont nous souffrions tous, sans en avoir conscience.