La Fille aux papillons

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Roman - Noir

La Fille aux papillons

Social - Disparition - Urbain MAJ vendredi 16 juin 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Rene Denfeld
The Butterfly Girl - 2019
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Bondil
Paris : Rivages, mai 2020
284 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-5019-3
Coll. "Noir"

La mue de la chrysalide

Nous avions rendu compte, il y a quelques années de Trouver l'enfant, premier volet de cette série, mettant en scène le personnage de Naomi Cottle. Naomi avait été kidnappée, avec sa sœur, par un violeur qui les avait séquestrées. Si elle a pu s'enfuir, elle n'a jamais en revanche pu donner suffisamment de détails pour que l'on puisse retrouver sa sœur. Depuis, devenue enquêtrice spécialisée, elle aide les gens qui cherchent des enfants disparus. Dans La Fille aux papillons, de nouvelles affaires de disparition de jeunes filles, dont les corps sont retrouvés dans les rivières de la ville de Portland, la ramènent à l'endroit où elle a été découverte des années plus tôt. Elle sillonne la ville à la recherche d'indices. En parallèle, nous suivons Celia. Elle a entre douze et treize ans et vit dans la rue. De fait, elle a été violée par son beau-père, qui contribue à garder la mère sous sa coupe en lui offrant sa drogue. Celia a essayé de le dénoncer lorsqu'il a commencé à regarder avec trop d'attention sa petite sœur. Mais il a été innocenté lors du procès et Celia a préféré vivre dans la rue, s'évadant dans son monde grâce à son intérêt pour les papillons. Peut-être, même sans le savoir, sait-elle des choses sur ce mystérieux ravisseur.

Le roman de Rene Denfeld va donc alterner avec force les deux trajectoires : la lente remontée du passé et des fouilles dans les archives qui permettent à Naomi Cottle de retrouver son nom et d'émettre des hypothèses sérieuses sur celui qui les a enfermées, et sur Celia, dont le quotidien, avec d'autres adolescents et enfants trainant dans les rues, est raconté sans pathos mais en en montrant toute la violence, souvent gratuite. Ce volet va permettre de résoudre le cas propre de Naomi et de donner une nouvelle chance à Celia. Même si une grande partie du roman est noire et sombre, si l'on sent bien qu'il est extrêmement difficile de régler les problèmes, tant les obstacles sont nombreux, l'auteure montre des gens qui, avec leurs petits moyens, tentent d'égayer ce quotidien (une bibliothécaire qui laisse "vivre" les adolescents dans ses locaux aux heures d'ouverture, des jeunes SDF qui aident leurs congénères, quelques policiers qui tentent de trouver des réponses malgré le faible intérêt que cela a pour la société en général). Le parcours de Celia est l'occasion d'une description fine et sensible d'une jeune fille qui essaie de s'en sortir malgré les difficultés et trouve encore des occasions de rêver dans une société qui n'en donne guère. Il offre ainsi un contrepoint intelligent à l'intrigue principale. Rene Denfeld nous a proposé un roman sensible et intelligemment mené.

Citation

Celia savait, en le voyant, si un lieu était dangereux. La maison abandonnée était proche du quartier des nécessiteux, dans la zone industrielle où l'humidité luisait sur de lourdes rampes de chargement, et où des voies de chemin de fer traversaient les routes défoncées.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 16 juin 2023
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