Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
206 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8126-2490-2
Coll. "Noir"
Vendre la peau de l'ours
Stanislas Kosinski est un ancien militaire. À présent retraité, il a décidé de se reposer à l'écart du monde. Pour ce faire, il s'est acheté un petit terrain et une petite maison dans un coin perdu. Seule entorse à sa solitude : au bout de sa propriété, il y a une bergerie et il a une locataire, Mathilde, bergère qui vient faire paitre les troupeaux d'un agriculteur de la plaine. Mais alors qu'il vit tranquillement, il découvre un matin, en se promenant, qu'un chemin forestier traversant sa propriété a été défriché et remis en circulation par des chasseurs. Il va ainsi voir le maire et le président du club de chasse afin d'obtenir des explications. Ces derniers lui rétorquent que c'est ainsi et pas autrement. Il retourne dans son chemin et indique qu'il est interdit au passage. Les relations s'enveniment et de provocations en réponses, une vraie guerre s'installe. Chacun sort enfin ses fusils et autres armes pour faire valoir son "bon droit".
Le roman d'Olivier Ciechelski est de facture classique et pourrait s'installer dans ce que les Américains appellent le nature writing. Ici, un soldat qui ne recherche que la paix va se trouver imbriqué dans des querelles d'ego, des frictions entre les habitudes villageoises rurales et les gens "venus de la ville". Peu à peu, le récit de la querelle se transforme car le personnage se retrouve pourchassé, traqué et se réfugie dans une nature indifférente, voire hostile, avec laquelle il va devoir composer. Peu à peu, ce retour à la nature s'accompagne d'un retour à la sauvagerie, à l'état de bête, avec une progression lente et bien rendue. Un final, très amer, clôt l'histoire de façon un peu cynique, mais extrêmement logique. L'auteur, scénariste pour la télévision, spécialisé dans les documentaires, signe là un premier roman, court, nerveux, parvenant à rendre l'univers de la nature, dans un cadre sauvage, et inspiré sans doute par les grands auteurs publiés chez Gallmeister, La Manufacture des livres ou, justement, les éditions du Rouergue. C'est en tout cas un premier roman qui annonce un auteur à suivre.
Citation
Il s'était remis en marche, pour s'arrêter aussitôt : il avait vu du bleu. Une tache bleue dans le vert des sapins. Un trait de peinture, tout récent, sur un tronc. Machinalement, il toucha l'écorce et porta son regard plus loin : une autre tache bleue, cette fois sur une pierre, à une quinzaine de mètres.