Contenu
Toucher le noir
Poche
Réédition
Tout public
Danielle Thiéry (nouvelle)
Laurent Scalese (nouvelle)
Éric Cherrière (nouvelle)
Jacques Saussey (nouvelle)
Valentin Musso (nouvelle)
Michaël Mention (nouvelle)
Ghislain Gilberti (nouvelle)
Benoît Philippon (nouvelle)
Maud Mayeras (nouvelle)
Solène Bakowski (nouvelle)
Paris : HarperCollins France, mars 2022
294 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 979-10-339-0987-3
Coll. "HarperCollins poche. Noir", 352
Des nouvelles qui fons sens
Avec Yvan Fauth, nous voici donc au milieu de la déclinaison des cinq sens version polar. Tout d'abord, notons, que le toucher est la variation qui, pour l'instant, donne les meilleurs résultats. Même si le toucher doit être compris au sens large, les nouvelles qui composent ce recueil sont pour la plupart de bonnes nouvelles, voire plus. On peut cependant se poser des questions sur l'idée de départ de Laurent Scalese et de Franck Thilliez. De fait, leurs nouvelles sont... la même, mais découpée en plusieurs "chapitres". Dans la première version, l'histoire est montée (comme on fait un montage au cinéma) en remontant le temps, de la conséquence au début. Puis dans la seconde, elle est reconstruite dans l'ordre chronologique. Du coup, la version rétroactive crée mieux une impression noire, autour d'un personnage qui est capable au toucher de repérer les armes qui lui serviront à tuer quelqu'un. Par ricochet, la police est juste chargée d'arrêter les futurs acheteurs, et ce travail ne lui plait pas trop. Concernant les autres nouvelles, elles sont toute de qualité, jouant véritablement sur différents registres (et évitant une certaine redondance). "Retour de soirée" permet à Valentin Musso de raconter à travers trois protagonistes différents un fait divers qui change radicalement selon le narrateur : accident, meurtre de circonstance, puis assassinat prémédité. Le texte de Solène Bakowski est d'une froideur glacée, effrayante. Quant à Benoît Philippon, il nous offre ce qu'il sait faire de mieux avec un texte drôle et ironique, à l'instar d'Éric Cherrière avec une vengeance avec un goût amer, voire de Michaël Mention avec un huis-clos très fort dans un ascenseur. Danielle Thiéry, elle, décrit une façon originale de faire réussir sa fille à un concours, pendant que Ghislain Gilberti se tourne résolument vers le fantastique, avec une course poursuite entre des vampires et leurs chasseurs. Enfin, Jacques Saussey nous propose un choix carcéral alors que Maud Mayeras revient au polar social ethnologique. On le voit, on est livré à divers aspects, différentes variations pour une palette élargie du noir, pour un recueil ouvert et intéressant concocté par des auteurs renommés et de qualité.
NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes : "8118 Envers", de Franck Thilliez, "8118 Endroit", de Laurent Scalèse, "Retour de soirée", de Valentin Musso, "L'Ange de la vallée", de Solène Bakowski, "Signé", de Benoît Philippon, "Mer carnage", d'Éric Cherrière, "No smoking", de Michaël Mention, "Doigts d'honneur", de Danielle Thiéry, "L'Ombre de la proie", de Ghislain Gilberti, "Une main en or", de Jacques Saussey & "Zeru Zeru", de Maud Mayeras.
Citation
Elle n'est pourtant responsable de rien, si ce n'est d'avoir du talent. Va expliquer ça au gars écorché comme un vison sur son terrain vague.