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Aux frontières du genre
On sait qu'à côté des romans dits de genre, quel que soit le genre considéré, des auteurs plus littéraires ont essayé de jouer avec leurs codes pour créer des histoires plus proches de leurs propres goûts. Certains s'en sont même fait des spécialités comme, par exemple, certains auteurs des éditions de Minuit - Yves Ravey, Antoine Volodine ou Jean Echenoz. C'est dans cette veine que s'inscrit Marie Cosnay et s'écrit Épopée. On trouvera dans ce roman, des morts suspectes (des gens étranglés et dont les corps ouvrent les premières pages), des enquêteurs, des liens avec des mouvements terroristes (des mystérieux rebelles ouïgours qui seraient liquidés lors de leur exil), des espions qui se baladent à travers le monde pour aider ou contrer, on ne sait trop, le patron d'un groupe énergétique qui entend s'ouvrir de nouveaux marchés et des zones de ressource en usant de corruption. Le récit passe de l'un à l'autre, oublie l'intrigue pour passer à autre chose, joue de découpages de pagination pour créer deux actions en parallèle sans que l'on en voit bien l'intérêt, jouant avec la littérature, les mots, revenant sur des phrases, des images, décrivant des scènes de manière très formelle. Sans l'ironie ou l'humour pince-sans-rire des auteurs précités, Épopée est donc un roman très à côté des habitudes de lecture d'un amateur de polars lambda, et prend le risque de déconcerter ou d'ennuyer.
Citation
Elle a appelé ses collègues, a éloigné les passants, l'homme est allongé sur le côté, le cou a été garrotté, une main est à terre, caressant le pavé, l'autre tordue sous la hanche, que personne n'approche ni ne touche, la jeune flic fait ce qu'il faut, c'était son jour de repos, elle rejoignait la manif des prostituées chinoises, c'est un des premiers jours de soleil.