Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
318 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-491507-18-3
Coll. "Alibi fiction"
Faire la peau de la célébrité
Louison est une jeune lycéenne qui vit tranquillement, malgré la mort de sa mère et la déliquescence lente de sa famille. Elle a une trop forte poitrine ce qui lui vaut des remarques à la fois dans son lycée et sur les réseaux sociaux. mais un jour débarque dans son lycée Courtney, une jeune fille branchée, grunge, promenant son mal-être et prête à toutes les incongruités pour marquer son territoire. Les deux jeunes filles deviennent amies, volent ensemble dans les magasins, partagent des goûts musicaux notamment autour de Nirvana et de son pendant féminin Hole. Courtney commence d'ailleurs à parler avec Louison de son propre secret : elle est aussi orpheline de mère. Depuis il lui manque quelque chose, une sorte de trou (d'où le hole, mot signifiant "trou" en anglais) et c'est parce qu'elle se cherche. En s'introduisant dans les archives du lycée, les deux jeunes filles découvrent deux autres garçons dont les mères sont mortes. Deux "paumés", deux losers du lycée avec lesquels elles fondent le Club des mamans mortes, une société secrète. Ensemble, ils squattent une maison abandonnée, se dévergondent, fument des pétards et découvrent la cocaïne. Mais Louison est tombée en pamoison devant un autre jeune garçon dont la mère est vivante et qui ne peut donc intégrer la société secrète sauf si... L'intrigue franchit le temps. Quelques années plus tard. Le Club des mamans mortes a explosé et Louison a dénoncé ses camarades. Depuis, elle doit se cacher de ses anciens amis mais aussi de groupes d'extrême droite qui la poursuivent. Et elle essaie tant bien que mal de reconstruire sa vie malgré les menaces...
Nous venons de résumer de manière chronologique ce qui dans le roman est en chapitres alternés. D'une part la vie contemporaine de Louison, d'autre part les relations des membres du Club des mamans mortes avant un événement frappant. Les personnages sont portés par leur folie, leurs manques affectifs, leur code social un peu biaisé. Les lecteurs plus âgés reconnaîtront des jeunes filles (ou garçons) qu'ils voient passer dans les rues de leurs villes. On est là dans une étude sociologique un peu outrée (et l'on comprend la note de lecture enthousiaste d'Amélie Nothomb) qui décrit une situation poussée à l'extrême, que l'on croirait plus possible dans les films américains que dans la réalité provinciale française (même si...). Le Club des mamans mortes est un roman d'une jeunesse déboussolée, violente, qui cherche son propre moyen de vivre, qui présente à la fois des amitiés sincères mais en même temps des luttes de pouvoir pour gérer les sympathies. En résumé : des thèmes noirs racontés au sein d'une intrigue forte, plus ancrée dans la littérature blanche, disséquée par un auteur que certains connaissent pour ses écrits jeunesse sous le nom de Tristan Pichard, et qui ici livre son intérêt pour les adolescents déboussolés. Une autre raison de ne pas bouder son plaisir.
Citation
Quand je sors de la gendarmerie, Kodeveï est là. Il se tient debout, adossé à une bagnole. Un vieux modèle de Twingo, la sienne sans doute. Il a son permis maintenant, logique. Comme moi, il a changé : quelques kilos en moins et une petite barbe rase en plus. Il n'a plus ses bonnes joues roses et son air de môme ronchon.