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Grand format
Inédit
Tout public
220 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-491506-60-5
Coll. "Alibi fiction"
Élections, piège à cons
Sam est un conseiller marketing qui a monté son entreprise de conseil avec Malik, un ami trafiquant de drogue. Ensemble, ils "gèrent" un quartier sensible d'une banlieue française. Sous couvert d'associations, de mécénat d'œuvres d'art et de divers magasins, ils blanchissent l'argent illégal. En plus, ce que cache leur petit commerce de cannabis, c'est un réseau parallèle, plus performant, qui propose de la cocaïne aux élites de la capitale voisine. La police les tolère surtout que Blanchard, le policier, les laisse tranquilles en échange d'informations utiles sur leurs concurrents ou sur les adjoints qui ont les dents un peu trop longues. La maire de la ville est au courant, mais tant qu'ils maintiennent la paix dans le quartier, c'est tout bénéfice pour tout le monde. Mais ce bel avenir est en passe de s'effondrer. D'une part, le grossiste sud-américain a envoyé une de ses lieutenantes pour imposer des nouveaux tarifs, pensant que le rapport de force est en sa faveur. D'autre part, Sam doit prendre en charge sa fille qui tient des discours extrémistes même si elle sait profiter de l'argent de papa. Tout se complique encore plus quand un haut fonctionnaire du ministère de l'intérieur arrive. Il entend devenir le maire de la ville et demande à Sam et Malik de l'aider. S'ils refusent, il lâchera les chiens du ministère sur leurs petits trafics...
Le roman de Julien Hervieux va donc raconter les tentatives de Sam et Malik pour se sortir de ces périlleuses situations. Bien évidement, il y a des anicroches et des incidents et nul plan n'est parfait. Servi par des apartés alternés des deux protagonistes, qui renvoient au cynisme le plus total (mais comme ils se basent sur des références à clef d'événements réels qui se sont passés ces dernières années, ce n'est pas tant du cynisme qu'une description froide de la réalité), Un coup dans les urnes est un décryptage du monde actuel. S'appuyant sur une bonne dose d'humour (les deux "héros" cherchent juste à réussir dans la vie et les autres veulent les en empêcher), le roman décrit une situation française actuelle, dans ce mélange entre petits trafics, ambitions politiques, vie de la banlieue, avec son lot y compris de descentes de police, de bavures et de manœuvres politiciennes pour s'emparer du pouvoir (on voit à un moment des chauffeurs de bus se frapper car ils représentent des candidats différents et vont chercher les personnes âgées dans les hospices, ou la création d'une liste communautariste pour voler des voix à l'adversaire). Le roman est frais et obtient un petit plus en racontant l'histoire du point de vue des "voleurs", ce qui enlève le côté potentiellement manichéen ou documentariste des grands classiques politiques pour lui donner un aspect amusant et vaudevillesque. Et tout ça se dévore comme une petite pâtisserie légère faite avec goût.
Citation
On retourne faire semblant que tout va bien dans le meilleur des mondes ?