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Grand format
Inédit
Tout public
392 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-339-1415-0
Coll. "HarperCollins Noir"
Des bêtes ou des hommes féroces
L'action se déroule dans la vallée des Pyrénées, à proximité d'un petit zoo qui lutte pour sa survie, surtout depuis que l'ours a attaqué et tué un touriste qui s'était jeté dans sa fosse pour se suicider. À côté, il y a un petit hameau de quatre chalets pour des touristes qui entendent profiter du zoo. Justement, pour ce week-end, les quatre chalets sont occupés - une mère de famille et son bébé, un couple de lesbiennes, un auteur de polars un peu frappadingue et en panne d'inspiration, et un dernier couple qui, partant à vau-l'eau, s'offre un séjour de reconstruction conjugale. Mais tout se complique quand on apprend qu'un individu dangereux s'est enfui d'une camionnette où il était détenu et se promène dans le coin. Quand un arbre est scié pour empêcher les touristes de partir, que la tempête fait rage, que l'un des hôtes des chalets disparait, que l'on trouve des caméras dans les gites et que l'écrivain semble avoir tout organisé pour se servir des situations pour un futur roman, tout devient mortel.
Avec Nicolas Druart, nous sommes là devant le schéma classique d'un roman entre horreur et noir (le caractère noir vient surtout de chapitres alternés qui, d'une part présentent le fou qui rôde dans les environs des chalets et, d'autre part, un événement plus ancien assez confus mais qui semble être à l'origine de toute l'histoire). L'Instinct est somme tout construit de manière très classique et avec une grande efficacité (les pistes sont constamment détournées vers d'autres suspects, chacun devenant vite un coupable potentiel). La montée de l'angoisse est elle aussi décrite avec soin, avec un début un peu lent (on pose les personnages et ce ne sont que des petits incidents qui perturbent la vie avant de devenir des éléments plus angoissants). À l'instar de l'écrivain décrit, on sent bien que l'auteur se moque gentiment, en même temps qu'il écrit, de ce qu'il écrit, comme s'il n'était pas dupe des astuces qu'il construit mais l'ensemble a le mérite d'être bien mené, finement dessiné, avec des personnages qui emportent la conviction et sont décrits en demi-teintes, avec des éléments qui laissent à chaque fois penser qu'ils en savent plus qu'ils ne le disent. C'est un roman maitrisé, digne des bons textes du genre angoissant.
Citation
L'ourse mit moins d'une seconde pour avaler la distance qui la séparait de son visiteur et, de ses longues griffes acérées, elle éviscéra ce nuisible d'un coup de patte qui le disloqua dans un nuage d'hémoglobine.