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Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol par Judith Vernant
Paris : Fleuve, mars 2023
478 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-15535-0
Coll. "Fleuve noir"
Heureux comme un gangster russe en Espagne
Deuxième volet de ce qui est annoncé comme une trilogie entamée par Reine rouge, Louve noire continue la description des enquêtes de deux policiers très différents. D'un côté Jon Gutiérrez, homme qui commence à prendre du ventre, un peu réticent par rapport à l'autorité et homosexuel. Il a été chargé de seconder et de protéger l'autre policière, Antonia Scott. De fait Antonia est une personne qui avait déjà des tendances autistiques mais qu'un programme spécial, créé par différents ministères européens de l'Intérieur, ont poussé chimiquement pour développer des compétences en matière d'investigation. Ces cobayes, surnommées "Les Reines", sont discrètement installées dans les appareils policiers mais sont actuellement recherchées par des ennemis inconnus qui veulent leur destruction. Même si sous la menace d'une potentielle élimination, Antonia Scott, assistée de Jon Gutiérrez, est envoyée pour une nouvelle mission. Celle-ci se déroule du côté de Malaga. Sur place, Yuri Voronin, un homme de la mafia russe, a été abattu. Lola Moreno, sa femme, alors en plein shopping, a été aussi visée mais a réussi à fuir. Tout porte à croire que le couple, surtout aiguillé par l'épouse - espagnole -, serait devenu le principal responsable financier de l'organisation. Aurait-il détourné des fonds ? Est-il victime d'une guerre des gangs ? Toujours est-il que tout le monde veut retrouver la jeune femme (handicapée dans sa fuite car enceinte, diabétique et sans ressources) pour la faire parler ou la faire taire. La mission est d'autant plus complexe que - outre les risques normaux -, Antonia Scott ne cesse de se poser des questions sur les vraies raisons de la mort du Russe. Lorsqu'on apprend que les chefs de l'organisation ont appelé une dangereuse exécutrice, surnommée "La louve rouge", pour s'occuper du cas de la jeune femme pourchassée, tout le monde s'attend à des fusillades, des règlements de comptes. La situation est d'autant plus tendue qu'il existe une forte animosité avec la police de Malaga, et notamment une commissaire et son adjoint qui, visiblement, protégeaient le mafieux russe...
Servi par une intrigue classique mais montée de façon efficace, révélant des rebondissements réguliers (dont deux énormes dans les chapitres finaux), proposant des focus sur les deux personnages centraux, et plus particulièrement Antonia Scott, mais se permettant des écarts en suivant des personnages secondaires le temps d'un chapitre, Louve noire continue avec un rythme haletant les aventures de son héroïne. L'arrière-plan politico-policier de l'expérience chimique reste encore complexe et nébuleux, de même que certaines motivations mais le livre se clôt sur un cliffhanger qui annonce que la lutte va culminer dans le troisième et ultime volet, un volume que les deux précédents ont bien annoncé. Il ne reste plus qu'à espérer que la conclusion sera à la hauteur des attentes !
Citation
Jon Gutteriez n'aime pas les cadavres dans le Manzanares. Ce n'est pas une question d'esthétique. Celui-là est très déplaisant (il semble avoir passé un certain temps dans l'eau), avec sa peau bleutée couverte de taches violacées, ses mains pratiquement détachées des poignets. Mais il ne peut se permettre de faire la fine bouche.