Un singe en Isère

- C'est juste un menteur, qui se donne même pas la peine de balancer des mensonges que quelqu'un pourrait gober. - Les pires de tous. Ils te traitent de conne en même temps qu'ils te racontent des craques. Dans la même phrase.
Daniel Woodrell - Un hiver de glace
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Un singe en Isère

Enlèvement - Corruption MAJ jeudi 11 mars 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7 €

Marin Ledun
Miles Hyman (illustrateur de couverture)
Paris : Baleine, février 2010
162 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-84219-441-3
Coll. "Le Poulpe", 264
Le Poulpe

Ce qu'il faut savoir sur la série

Le Poulpe est un personnage libre, curieux, contemporain. C'est quelqu'un qui va fouiller, à son compte, dans les failles et les désordres apparents du quotidien.
Quelqu'un qui démarre toujours de ces petits faits divers qui expriment, à tout instant, la maladie de notre monde. Ce n'est ni un vengeur, ni le représentant d'une loi ou d'une morale, c'est un enquêteur un peu plus libertaire que d'habitude, c'est surtout un témoin.

L’Isère, l’autre pays des châtaignes

Gabriel Lecouvreur est invité par deux amis, Alain et Michel, à Grenoble pour organiser une petite opération dans les rues. À peine débarqué, manque de pot total, Gabriel apprend de Michel que José, le fils d'Alain, est en garde à vue pour le meurtre de sa petite amie Mathilde, une SDF. Le hasard fait mal ou bien les choses, ou alors c'est tout benoitement qu'il n'y a pas de hasard. Surtout que la Mathilde qui ne reviendra pas, elle est en fait lesbienne. Elle traine habituellement avec Judith aux abords du parc Paul Mistral. Le parc, justement, c'est un véritable terrain de guerre. Les éco-citoyens ont dressé des cabanes dans les arbres centenaires car ils ne veulent pas les voir déracinés au profit d'un stade de foot qui juridiquement ne devrait même pas voir le jour. Gabriel va s'immerger dans Grenoble, interroger, foncer, prendre des bières et des coups. Il va croiser sur sa route une brute épaisse lui faisant regretter de ne pas être un singe (en Isère), une fille sympa mais qui ne répond pas au téléphone, un juge presque pas du tout corrompu, un entrepreneur presque pas du tout non plus malhonnête. Saint-Bernard en Chartreuse, il va s'efforcer de sauver José et pour se faire retrouver Judith si elle est toujours vivante.

Marin Ledun entame son poulpe comme un MJ un jeu de rôle quand il catapulte ses joueurs dans une auberge. "Le Poulpe, tu vas aller là mais je ne te dis pas pourquoi." "Oui, chef, j'accoure." Passé cette maladresse, et le souci de trop bien coller à la série, il nous délivre un petit bijou où le Poulpe se révèle plus Pedro (l'anarchiste espagnol) que Poulpe. Ce qui n'est pas pour déplaire. Ledun, il est tellement remonté comme un ressort, qu'il suffirait de le mettre au pied de la Chartreuse, pour que les écolos votent la fin des remonte-pentes. Du début (les hypermarchés parisiens qui balancent eau de javel ou verre pilé dans leurs poubelles pour éviter qu'on récupère ce qui est encore mangeable) à la fin (on apprend ce qu'était la petite opération pour laquelle venait Le Poulpe, on avait carrément oublié le coup de la catapulte), les discours durailles politiques de gauche foisonnent et les châtaignes pleuvent sec au milieu d'un texte dense comme s'il avait peur de ne pas avoir assez d'espace pour s'exprimer.

Citation

On croit toujours que la justice fait son boulot du mieux qu'elle peut...

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 09 mars 2010
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page