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Dans la peau (constellée de trous) du tueur
Paul Balder est un jeune homme qui a tout pour réussir, mais qui va devenir à la fois un gendarme apprécié un aussi un tueur en série qui découvre lors de pulsions sexuelles sa vraie nature. Et ça en découvrant combien c'est plus facile de coincer ses proies en leur présentant sa carte de policier. Un peu angoissé, il va essayer de se contrôler, parfois retomber dans son mal, changer de région, mais rester poursuivi par ses démons. Lorsqu'il rencontre le véritable amour, il y voit une possibilité de rédemption, mais c'est compter sans les progrès de la recherche scientifique qui, en pouvant effectuer se baser sur l'ADN, va le confondre et l'obliger au suicide.
Grâce à ce résumé, la plupart des amateurs du genre policier ou des faits divers reconnaitront derrière cette histoire la vie, la biographie et l'œuvre d'un personnage qui a été surnommé "Le Grêlé" et qui a eu son "heure de gloire" parmi les criminels français. Marc Jolivet, humoriste et écologiste de choc, signe là un récit qui oscille entre des moments de second degré ou d'humour noir - avec des apartés qui se veulent drôle (par exemple une profileuse qui va plusieurs fois décrire le coupable à partir de ses analyses, en se trompant avec une certitude glaçante) -, et des moments plus réalistes, plus noirs (toute la tension du personnage qui balance entre ses instincts de tueur et sa volonté de se contrôler). Afin de contrebalancer l'intrigue, le romancier nous livre une deuxième histoire, plus courte, autour de Jacques, un autre policier, qui va croiser plusieurs fois la route du tueur, qui est obsédé par le criminel au point d'y perdre sa vie familiale et sa silhouette (alors que le tueur découvre un grand amour et est un héros dans son village), mais qui aura finalement posé la petite graine qui permettra in fine de le démasquer. Tueur hors série risque de surprendre justement par ce travail d'équilibriste entre humour et noirceur, entre le côté romanesque et la part documentaire, par le fait que le lecteur a du mal à comprendre quel est le point de vue exact de l'auteur qui montre un personnage plus complexe qu'on pourrait le croire, cherchant à s'amender, tout en devant lutter contre des pulsions que l'auteur décrit de nombreuses fois comme purement biologico-chimiques. Pour les mêmes raisons, il pourrait séduire ceux qui voudraient suivre les "aventures" d'un tueur en série de l'intérieur, sans jugement.
Citation
À l'instant de quitter ce monde, je reconnais que les plus beaux moments, les plus intenses, furent mes crimes odieux. Pouvoir et puissance de supprimer la vie. Bien sûr, je pourrais demander pardon aux familles des victimes, avec torrents de larmes et effusions. Mais cela n'a aucun sens, ce qui est fait est fait.