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La Somme de toutes nos larmes
Grand format
Inédit
Tout public
300 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-339-1417-4
Coll. "HarperCollins Noir"
Lorsque le droit chavire
Un groupe de militaires français, en mission à Haïti, décide d'arrondir ses fins de mois en servant de convoyeurs de drogue pour un réseau de trafiquants. Mais quand on entre dans la corruption, il est facile de sombrer encore plus, et le groupe décide de doubler ses employeurs en conservant une partie de la drogue. Le seul problème, c'est qu'eux-mêmes vont se faire avoir par un garçon, Zéphyr, qui les a vus lorsqu'ils s'arrêtent en chemin pour cacher ce qu'ils ont prélevé. Le garçon prévient alors son père qui détourne quelques kilos, utiles pour améliorer son habitat, mais les militaires sont énervés et vont faire payer l'addition, avant d'être eux-mêmes obligés de disparaitre dans la nature, repérés par leurs employeurs. Nylah, la sœur de Zéphyr, a pu fuir avec un prêtre qui l'a emmené en France où elle est devenue agente de sécurité dans un supermarché de Montreuil. Un soir, elle reçoit la visite de sa grand-mère qui l'a retrouvé et lui demande de venger ses parents. Hugo Petrie, officier de police, va tenter de se mettre en travers de son chemin, un chemin qui l'emmènera dans une des îles les plus violentes du monde.
Roman qui s'ouvre par la mort de la famille de Zéphyr, puis par des scènes parisiennes avant de revenir à Haïti, La Somme de toutes nos larmes oscille entre le polar classique (une histoire de vengeance familiale), un arrière-plan un peu fantastique (avec les zombies et du vaudou) et une description fine de la situation politique en Haïti. C'est ce dernier point, assez noir, entre les gangs qui contrôlent, les forces militaires ou policières, locales ou étrangères, qui gangrènent le pays, et la vie quotidienne assez misérable, loin des clichés exotiques, qui emporte la conviction. L'intrigue, de son côté, est très classique, avec une histoire de vengeance, une suite de conflits autour de la drogue et de celui qui, in fine, la possédera ou la détournera, au moins en partie. Servi par une écriture classique et maitrisée, le roman de Jean-Christophe Boccou se déroule de manière implacable (malgré un rebondissement de dernière minute que nous nous refusons à dévoiler) jusqu'à sa conclusion.
Citation
Un visage aux traits ravagés par la terreur, par ses efforts désespérés pour reprendre son souffle. Les jointures blanchies de ses doigts tentaient de dénouer cette corde de chanvre qui n'en finissait plus de se resserrer autour de son cou. Sa jambe droite se balançait d'avant en arrière dans un mouvement frénétique pour essayer de se maintenir en équilibre sur cette chaise qu'ils avaient posé là.