La Valse des tulipes

Roman - Policier

La Valse des tulipes

Une vengeance au Pays basque

L'estuaire d'Urdaibai, au Pays basque. On y trouve des paysages idylliques, mais pas que, car il y a toujours quelque chose de pourri et pas forcément au fond de l'eau. Il en est ainsi d'un commissaire de police, amoureux d'une femme mariée et qui, lorsqu'elle l'a quittée, a usé de son temps et des forces de police pour la surveiller et essayer de découvrir si elle avait un nouvel amant. Tout ça au détriment de la lutte contre les trafiquants de drogue et leurs trafics. On pourrait même ajouter de la corruption. Un autre gradé a décidé de créer une nouvelle force de police qui continuera son travail mais pourra se réunir pour composer une force spéciale dans les cas graves. À sa tête, Ane Cestero, jeune femme dynamique, amatrice de surf, fine connaisseuse de mythologie celte, et épaulée par Julian, une autre policière qui va devenir son amie. Mais les choses se compliquent avec l'arrivée de Texmia, revenu d'Interpol et pensant prendre la tête de cette brigade et qui... a été l'amant de Julia... Mais ces deux-là n'ont pas le temps de s'engueuler que déjà une affaire les appelle. Une journaliste de la télévision locale, qui enquêtait sur les faits divers (la femme mariée du début de la chronique) a été attachée sur une voie ferrée et son agonie filmée. Pour effrayer encore plus, le tueur a attendu un train conduit par son propre mari (trompé). Puis, près du corps, il a laissé une tulipe rare, qu'il a cultivée lui-même. Bientôt d'autres meurtres vont être commis, sur le même modèle. L'enquête pourra alors se diriger vers un monastère au passé mystérieux.

Les amateurs d'histoire de l'histoire espagnole auront rapidement saisi ce qui pourrait être le nœud de l'intrigue et notamment la raison pour laquelle les meurtres sont commis. Car derrière l'idée d'un tueur en série il y a surtout l'idée d'une revanche et d'une vengeance. Le récit prend son temps, ajoute des histoires secondaires (comme celle du commissaire ou les arrières-plans psychologiques des différents protagonistes, le trafic de drogue ou les violences familiales). Même si le roman d'Ibon Martín s'achève avec une vraie fin, on comprend bien que l'auteur entend revenir avec ses mêmes personnages (ceux qui ont survécu !) pour d'autres aventures. L'intrigue, de forme classique, ponctuée de quelques scènes choc facilitées par le fait que le tueur s'applique à un rituel, permet de présenter la région basque, en alternant des éléments folkloriques et des informations sur certaines particularités. C'est une série qui débute sous les meilleurs auspices.

Citation

Le pistolet de Cestero est pointé dans le vide. Son index, crispé sur la détente, reçoit au dernier moment l'ordre de ne pas tirer. Où sont-ils passés ? Il n'y a autour d'elle que le balancement des arbres bercés par la brise.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 25 août 2023 partager : | |