Contenu
Nous sommes la nuit
Grand format
Inédit
Tout public
Nippon ni mauvais
Ayant quitté sa ville natale de Brest, Yoran Rasko, le photographe atteint d'achromatopsie, une maladie rare le condamnant à ne pas distinguer les couleurs, exerce désormais son art au Japon après s'être posé un temps aux Pays-Bas. Mais sur le site où il dépose ses photos pour d'éventuels acheteurs de tirages, il trouve un jour le portrait d'un homme mort. Plus précisément assassiné selon un rituel fétichiste complexe : le corps est peint en blanc, comme s'il avait subi une purification, on a disposé autour de lui des fleurs d'amaryllis du Japon, évoquant la mémoire, et il tient dans la main un wakizashi, l'arme avec laquelle les samouraïs se donnaient la mort pour éviter le déshonneur. Un objet devenu très rare... Pourquoi prendre toute cette peine ? Mais ce n'est que le début : menant l'enquête, il va se frotter à un collectif artistique surnommés les "Tueurs aux estampes". Mais leur but final n'est-il vraiment qu'artistique ? Pour s'en sortir, Yoran Rasko va devoir faire appel à une vieille connaissance, le policier Gilbert Le Bris...
Troisième livre de la saga globe-trotter consacrée à Yoran Rasko, cet opus tire un maximum de son décor japonais, toujours exotique et fascinant, à travers un foisonnement de détails qui ne peuvent tous provenir d'une fréquentation assidue des fiches Wikipédia... Sinon : des meurtres mystérieux et ritualisés, une enquête internationale... On n'innove guère sur le schéma du thriller industriel. L'ennui, c'est qu'en refusant d'utiliser les grosses ficelles du genre, si le roman reste intéressant du début à la fin, en bonne partie grâce à ses décors et son personnage inhabituel jouant pourtant le rôle classique du détective amateur (apparemment, le tout se déroule dans un univers où la police n'existe pas ou si peu), il manque tout de même de suspense et on abuse un peu des citations de pop-culture, comme ces films actuels truffés de références lourdingues pour que les créateurs se croient au top de la cool. Quant au final, le mobile s'avère assez bateau et introduit des éléments qui n'ont pas été exposés précédemment. Peut mieux faire, vu la faconde d'auteur populaire (au sens noble du terme) dont fait preuve l'auteur...
Citation
Sa nouvelle vie au Japon lui offrait d'autres avantages, le premier d'entre eux étant la totale liberté dont il jouissait afin de pouvoir exprimer pleinement son art autant que sa passion : la photographie en milieu urbain. Son positionnement en tant que professionnel de la discipline lui octroyait par ailleurs un statut favorisant les rencontres et les échanges avec les autochtones et, parfois aussi, avec des voyageurs étrangers de passage. Une révolution pour l'introverti qu'il était.