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Grand format
Inédit
Tout public
Paris : Belfond, septembre 2023
21 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-9830-4
Coll. "Noir"
Vies cachées
Imaginez une île perdue du Nordland, c'est-à-dire du côté des pays nordiques. Sur cette île censée être quasiment déserte ne vivent que deux personnes, un vieux couple, dont le seul lien avec la civilisation est une barque empruntée par le père pour aller chercher les produits qu'ils ne peuvent cultiver ou élever. Leur seul visiteur ? Un facteur qui passe chaque lundi. Mais ce couple a un secret : il a deux enfants qu'il cherche à protéger et terre, surtout lors du passage du facteur. Pourquoi ? Parce que le père était un honnête homme obligé de travailler pour blanchir l'argent de la mafia et il a dénoncé ses patrons. Même si ceux-ci sont en prison, la tête de quatre membres de la famille a été mise à prix, d'où cette planque. Au débarcadère, de l'autre côté du lac, il y aurait quelques policiers chargés d'assurer discrètement leur protection mais il vaut mieux ne compter que sur soi. Aussi, Juno et Boy, les deux enfants, sont régulièrement cachés ou alors s'ils désobéissent ils sont punis. Dès qu'un risque arrive, une sirène retentit et les quatre se cachent dans une panic room dissimulée sous la maison, et ils disposent même de pilules pour éviter d'être pris vivants. Juno, du haut de ses seize ans, est l'adolescente de la famille. Elle protège Boy, son petit frère. Mais vivre ainsi isolés est pesant d'autant qu'à une extrémité de l'île se trouve la tombe de leur grande sœur Ruth. Juno est en pleine crise de révolte (surtout que ses parents sont très durs, les punissant pour un rien) et, un jour, elle oublie que le facteur va passer. Sans doute l'a-t-il aperçue et même prise en photo avec son téléphone portable (mais cela, elle ne peut le deviner n'ayant pas ce genre d'appareil). Quelques jours plus tard, son père est agressé alors qu'il se rend au village et revient blessé et angoissé. Les tueurs les auraient-il retrouvées ? Ou alors, comme dans une vieille série télévisée, la vérité est-elle ailleurs ?
Roman de suspense à huis-clos, Les Enfants du lac se compose de deux parties distinctes. Dans la première, nous assistons à la mise en place du décor, des personnages et des raisons qui les font vivre sur une île dans des conditions assez spartiates. Puis dans un deuxième temps, un renversement de perspective change du tout au tout l'ambiance et annonce d'autres menaces. Ivar Leon Menger parvient à l'écrire de manière assez ambigüe pour que l'on se demande si les retournements de situation ne cachent pas encore une autre solution. Le roman est assez court pour maintenir la tension de bout en bout, efficace comme un récit destiné à une future adaptation télévisée, mené avec suffisamment de science pour ne jamais relâcher la pression et en faire un bon page-turner.
Citation
Une arme à feu. Nous, les enfants, n'étions pas autorisés à toucher au fusil de Père. Le sacro-saint moyen de défense contre les intrus de l'autre côté de la rive. Nous n'avions droit qu'aux couteaux. Pour tuer les poissons, rapidement et sans souffrance. Le sixième commandement.