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Personne ne meurt à Longyearbyen
Grand format
Inédit
Tout public
374 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-226-48486-4
Coll. "Thrillers"
L'animal qui venait du froid
Longyearbyen pourrait apparaître comme un nom étrange, et encore plus si l'on croit ce qu'annonce le titre. Mais en fait, c'est la ville la plus au nord du monde et les forces de police y sont réduites, d'une part parce que la population est peu nombreuse, parce que la criminalité est très faible (quelques habitants et surtout des scientifiques de différents pays venus pour étudier, ou des Russes qui y entretiennent une base afin de faire valoir leurs droits sur la zone) et, d'autre part, parce que sitôt que quelqu'un est malade ou vieillit il est envoyé sur le continent. Aussi, lorsqu'une étudiante est découverte par des ouvriers russes sur la banquise, morte et en partie dévorée par un ours, la police se met en branle. Lotti Svandvik, la policière chargée de l'enquête, a des doutes car elle connait l'ourse qui s'était déjà aventurée dans le coin l'année précédente, qui plus est, elle apparait en bonne santé. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle commence à dévorer un cadavre humain. Grâce à son intuition une autopsie est pratiquée et révèle que la jeune femme a été assassinée. Mais pourquoi ? Quelques petits détails dans les interrogatoires laissent penser à l'enquêtrice que les Russes pourraient être impliqués. Mais à peine a-t-elle dit quelque chose que tout ce complique car, avec la guerre en Ukraine, les relations sont assez tendues et un consul est envoyé par les Russes pour tout surveiller de très près. En parallèle, sur les îles Lofoten, plus au sud, Nils Madsen, un journaliste spécialisé dans les reportages de guerre, apprend que sa meilleure amie, qui a elle aussi été impliquée dans les théâtres d'opérations militaires vient d'être retrouvé morte. Elle travaillait sur les animaux marins échoués, les photographiait et était en conflit ouvert avec les derniers pêcheurs du coin. Serait-ce eux qui dessinent des runes sur les cadavres d'animaux marins échoués, ayant auparavant menacé la jeune femme assassinée ? Le journaliste décide d'enquêter en hommage à son amie...
Comme l'on pourrait s'en douter, les deux intrigues vont se recouper in fine pour offrir un final haut en couleur. S'installant dans les pays nordiques, Morgan Audic, qui avait déjà réussi à nous captiver avec ses romans précédents, offre ici dans un décor un peu parcouru ces dernières années une intrigue intelligemment menée sur un sujet peu évoqué et peu traité. Les personnages bien dessinés, les seconds rôles non négligés, les décors servant bien à l'action et le suspense savamment dosé, tout concourt à faire de ce texte un récit passionnant et un page-turner de qualité. Il serait donc idiot de bouder son plaisir.
Citation
Ça a été interdit dans les années 70 ou 80, parce qu'on s'est rendu compte que c'était cancérogène. Ça s'accumule dans la graisse. Et dans le lait maternel. Les femelles le transmettent à leurs petits, au moment de l'allaitement. C'est un cercle vicieux : le plancton en ingère, puis toutes les espèces qui s'en nourrissent, puis la morue, puis les phoques, jusqu'à ce qu'on arrive au sommet de la chaine alimentaire.