Jours de ténèbres

Roman - Policier

Jours de ténèbres

Tueur en série mémorable

Elvis Cochran est un flic de San Diego, qui a un nouveau partenaire, Alex Craddock, un géant qui passe son temps à manger mais qui semble cependant être un bon enquêteur. Cochran a rencontré une journaliste avec laquelle il file le parfait amour. Aussi, tout va-t-il pour le mieux dans le meilleur des mondes. C'est alors que Craddock l'appelle un matin suite à une découverte macabre : une jeune femme suédoise venue pour étudier a été retrouvée atrocement mutilée dans le petit appartement qu'elle venait d'occuper. Lorsque l'on interroge le chauffeur qui l'a amenée, on apprend un fait étrange : quelqu'un avait déposé sous les roues de la voiture un bébé en plastique. Puis le dit chauffeur est à son tour assassiné tandis que des pistes arrivent : la jeune défunte avait été des années plus tôt, lors d'un précédent voyage aux États-Unis, enlevée. Et elle descendait de la famille de Lindbergh. Or c'est justement le jour anniversaire de la mort du bébé de Lindbergh qu'on a découvert sa lointaine descendante... Quand un deuxième crime horrible arrive et que la victime rappelle une autre figure historique des États-Unis avec la date anniversaire de sa mort, les deux équipiers tentent à la fois de découvrir qui est ce tueur mystérieux qui signe ses forfaits du nom de FOG et surtout quelle sera la troisième victime potentielle. Et comme des informations fuitent un peu trop vite, Cochran se demande aussi si sa fiancée ne serait pas une taupe.

Ce roman a reçu le Grand prix des enquêteurs, c'est-à-dire qu'un jury composé de policiers ou de personnes liées aux fonctions policières ou judiciaires a choisi sur manuscrit un roman digne d'être publié. Celui-ci s'inscrit dans un cadre américain (mais il semble que l'auteur a passé plusieurs années de sa vie dans le coin qu'il décrit) avec des personnages liés de loin à l'histoire américaine (Lindbergh, Ness, Colomb, Kennedy et même ce policier qui reflète à lui seul les débuts du rock). Il est porté par une écriture efficace et par un sens du rythme qui fait que l'histoire rebondit sans cesse, avec un policier qui, jusqu'à la fin, semble dépassé par les événements, et court pour attraper un tueur beaucoup plus intelligent que lui. Mais l'intrigue est bien menée, et les descriptions des lieux et des personnages sont racontés avec soin malgré un thème un peu trop rebattu - celui du tueur en série qui cache peut-être, ou pas, autre chose. Mais grâce au dynamisme du récit fait passer, Alain Decker emmène son lecteur avec bonheur du début à la fin, par la main, sans le lâcher, et en l'obligeant à tourner chaque page pour connaître la suite. Une bonne surprise.

Citation

Bon ça chatouille un peu au début et c'est salissant vers la fin, mais au moins vous serez bien morte quand je sortirai mon sécateur pour vous découper les pouces et les gros orteils. Vous noterez que je vous épargnerai ainsi bien des souffrances inutiles.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 27 octobre 2023 partager : | |