Le Veilleur du lac

Roman - Policier

Le Veilleur du lac

Dans le haut doute

Quelque part dans le Haut-Doubs, dans le village de Malmaison-le-Lac, la famille Parrisot est une sans histoire composée du père, de la mère et de trois enfants dont une grande fille. Enfin, pas tout à fait sans histoire. Sans grande histoire. Car, comme toutes les familles, il y a des petites histoires : le père est le préféré des enfants de sa génération et la vieille mère lui a donné l'argent qu'elle cache aux impôts depuis des années au détriment du cadet. Un dimanche cependant, la vieille dame l'attend dans sa maison de retraite mais il ne vient pas. Elle appelle alors le fils cadet qui se rend dans la maison de son frère pour découvrir sur les lieux un grand désordre imprégné d'eau de javel. Il appelle alors la police qui découvre dans l'ordre des taches de sang puis quatre corps dans les environs. Surtout, tout porte à croire que Fanny, dix-sept ans, l'aînée, a fui avec l'argent récupéré dans un coffre-fort. Difficile de le croire car elle semblait gentille mais les faits sont troublants. Et puis, les gendarmes, menés par le capitaine Bruno Albertini, qui commencent à chercher des indices, découvrent que le charmant oncle (qui avait déjà fait de la prison) se trouvait à proximité de la maison lorsque les crimes ont été commis. Plus tard, Fanny sera retrouvée dans un squat du côté de Berlin, l'air affolé et ne comprenant pas ce qui s'est passé. Les gendarmes devront alors encore plus se creuser la cervelle pour découvrir ce que ce massacre peut cacher.

Après avoir introduit une atmosphère de mystère et de doute avec le début de son intrigue, Nicolas Leclerc joue sur une double intrigue où par conséquent la piste centrale de l'histoire est un faux nez cachant la vraie. Mais quelques indices, pour les amateurs du genre, laissent envisager dès le début ce qui pourrait être la fin. Alors, l'histoire s'étire quelque peu et perd en intensité, autour de coupables possibles qui se révèlent innocents ou cachant la vérité. Le Veilleur du lac est un roman qui manque ainsi quelque peu sa cible en louvoyant et en évoquant des événements qui détournent l'attention, certes, mais qui ne créent pas une aura de mystère et de suspense comme espérée. On a plus l'impression de se trouver face à un livre qui attend une adaptation télévisée pour une série du genre Meurtre à... qu'à un véritable thriller angoissant et fort. Si le roman se laisse lire, il ne reste pas longtemps dans la tête du lecteur, à l'instar d'un décor que l'on imagine puissant (un lac, des forêts, des avens mystérieux, la neige) qui est largement sous-utilisé. Quand un lecteur voit plus les ficelles et les artifices au détriment d'un sens aiguisé du noir, c'est dommage.

Citation

La maison est plongée dans un épais silence. Le calme est retombé en une fraction de seconde. Le cri qui vrillait les tympans de Maxence s'est étranglé en un râle guttural et s'est dissous dans la pénombre. Le hurlement de Christelle, sa mère. De la pure terreur.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 02 novembre 2023 partager : | |