Contenu
La Petite fille qui en savait trop
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (Écosse) par Ariane Bataille
Arles : Babel, octobre 2023
426 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-330-17900-7
Coll. "Noir", 293
Autisme à Bruxelles
Ce roman de Peter May a été publié en 1981, il y a bien des années, au moment des faits, sans doute, qu'il raconte. L'éclairant par une postface sur les sources de l'histoire, l'auteur le réinstalle dans l'histoire littéraire. Nous sommes en 1979. Un journaliste travaillant pour le Edinburgh Post, Neil Bannerman, dont le cœur est bien sec, est envoyé à Bruxelles par une nouvelle équipe de rédaction, qui a envie de s'en débarrasser. À peine arrivé, le journaliste anglais qu'il devait assister est retrouvé mort lors d'un échange de coup de feu avec une personnalité politique anglaise liée à l'Europe naissante. Il aurait été maître chanteur et l'homme politique aurait tenté de s'en débarrasser. Premier problème : Bannerman n'arrive pas à croire en cette idée qui plait pourtant bien aux autorités belges et anglaises car elle éviterait de fouiller pour en savoir plus et révéler des magouilles politiciennes. Second problème : le mort laisse derrière lui Tania, une jeune fille autiste sans soutien. Qui plus est, cette jeune fille, qui ne parle que par dessins, en a laissé un inachevé qui laisse supposer qu'il y avait dans la maison au moment de l'échange de coups de feu un troisième homme. S'agirait-il de l'assassin qui aurait ainsi masqué un double meurtre ? Entre son enquête, complexe, sur le meurtre dont il voit bien que cela remet en cause beaucoup de pouvoirs, son travail quotidien de journaliste, augmenté par la mort de son collègue, les relations difficiles avec les supérieurs, et le souci de s'occuper de Tania qui est menacée par l'assassin, Bannerman a beaucoup à faire et sent que quels que soient les résultats de ses différents fers au feu, il risque gros.
Roman ancien de Peter May, La Petite fille qui en savait trop a plutôt bien vieilli. Mais après tout, des magouilles politiciennes liées à la construction européenne font que les lecteurs qui suivent l'actualité ont le sentiment que les choses n'ont pas forcément évolué. Pour le reste, le récit est de forme classique, autant dans le fond que dans la forme, racontant une histoire solide et menée avec soin, décrivant la jeune fille autiste sans sombrer dans le pathos. Les personnages secondaires (dont le tueur envoyé en mission pour liquider le journaliste et l'homme politique) ne sont pas négligés et constituent une trame de fond qui renforce l'intrigue principale. Un roman agréable à lire.
Citation
Kale regarda le train, de l'autre côté de la vitre éclaboussée de pluie, et pensa : c'est la dernière fois. Mais à peine cette idée formée dans son esprit, elle se coagula. Il savait qu'il tuerait de nouveau.