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Les Cadavres n'ont pas toujours bonne mine
Grand format
Inédit
Tout public
204 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-35285-150-9
Coll. "Polar"
Grapiller de petites pièces
Roland Arezzeau est un homme riche, très riche. Il a une nouvelle épouse, charmante, même si elle fait à présent preuve d'infidélité. Il a aussi une fille, née d'une aventure avec son assistante, mais en vieillissant, il se demande si cette héritière potentielle est bien sa fille. D'ailleurs, il vient tout juste de faire un teste ADN afin d'en savoir plus si cette fille et aussi sur sa mère qui est toujours à son service. Mais Roland Arezzeau est également inquiet car il vieillit, il est atteint d'une maladie neurologique et il aurait besoin de gardes du corps. C'est alors qu'il engage Costes et Bernstein, deux hommes aux références irréprochables (mais fausses). L'un est obnubilé par les femmes et rêve sans cesse autour de sa sexualité débordante, l'autre préfère les nourritures terrestres et se voit volontiers passer sa vie à table. Mais les deux hommes encadrent au mieux possible un homme riche qui n'est pas une cible en vue. Un travail simple qui les arrange bien. Aussi quand le vieil homme leur remet son testament avec pour mission de le porter à son notaire, ils ne peuvent s'empêcher de vérifier ce qu'il contient. En quand l'homme meurt, ils veulent mener une enquête car ile viennent de perdre un travail peu contraignant et il y a peut-être un petit extra à se faire, grâce à la masse d'informations qu'ils détiennent désormais...
Le roman de Philippe Colin-Olivier ne joue pas forcément sur un suspense insoutenable. Il se concentre plutôt sur un côté intéressant du polar : celui où les personnages travaillent chacun dans leur coin pour obtenir leurs propres avantages, le tout avec une bonne dose de cynisme et de la légèreté. Joyeusement immoral, Les Cadavres n'ont pas toujours bonne mine se déroule imperturbable avec des scènes qui se succèdent pour montrer des personnages se démenant afin de réussir leurs coups, sans se soucier des convenances, entre envies rabelaisiennes et besoin d'argent pour vivre sans se fatiguer. Au final, un roman qui se laisse lire avec plaisir, l'auteur parvenant à rendre sympathiques des pique-assiettes sans foi ni loi et des situations parfois scabreuses avec toujours la faconde qui est sa marque de fabrique.
Citation
Après réflexion, et deux entretiens, Costes et Bernstein furent retenus par Roland. Ils paraissaient bien élevés et lui avaient été recommandés par un député européen qu'ils défendirent alors d'une agression par un pitbull à Bruxelles ; chien d'attaque qui croquait la vie à belle dents, autant dire la cuisse des politiciens.