Mort sur les Transsibérien

Roman - Policier

Mort sur les Transsibérien

Longue pérégrination vers l'Est

Elle s'appelle Olga Pouchkine et, même si elle n'est pas de la famille de son illustre homonyme, elle rêve de devenir une auteure célèbre. Elle a d'ailleurs en tête une centaine de nouvelles qui évoqueraient différents aspects de son métier - travailleuse pour les transports ferroviaires, chargée de vérifier les rails. Elle essaie donc de mettre de l'argent de côté même si, entre son père, alcoolique et dépensier, son frère parti à l'armée et qui n'envoie pas de nouvelles, et ses amis, aussi désargentés qu'elle, la vie n'est pas drôle tous les jours au fin fond de la taïga. Dans son coin paumé, vient d'arriver un policier qui a perdu sa femme et son fils depuis des années. De fait, ceux-ci ont été emmenés par un amant de passage qui les aurait revendus à des truands. En parallèle de son travail, il cherche à retrouver sa famille et c'est aussi pour cette raison (que ses supérieurs jugent pénible) qu'il a été muté. Pourtant, un jour, le destin va les rattraper. Alors que le Transsibérien passe et qu'Olga se trouve le long de la voie, un passager américain, assassiné, est jeté du train. Manque de chance, le cadavre s'échoue dans les bras d'Olga qui avertit la police. Olga, alors qu'elle se repose dans le bureau de police, entend les premiers interrogatoires. Elle imagine que cela pourrait être intéressant à la fois de découvrir le coupable et peut-être d'écrire un roman policier. Mais qui a bien pu tuer un innocent touriste qui traversait le pays pour la première fois ? Et surtout y a-t-il un rapport avec un éventuel tueur en série qui sévirait depuis des années dans la région ?

Annoncé comme le premier volet d'une nouvelle série avec une nouvelle enquêtrice, le roman de l'écrivain anglais C. J. Farrington se situe en Russie. Et tout ça parle quand même de petits villages, de rivalités entre gens et de trains. Le personnage central, Olga Pouchkine, est présenté de manière ironique tout en conservant quelques points réalistes afin que le lecteur ressente de l'empathie. Faut dire que c'est une ratée bien agréable. Pour le reste, l'enquête qui se traîne quelque peu rebondit de manière particulière et le lecteur a du mal à s'accrocher aux péripéties criminelles, le côté relationnel des personnages, la gentillesse et les rêves d'Olga préservant le livre de l'ennui. Mais Mort sur le Transsibérien reste un livre assez anecdotique et le lecteur n'attend pas forcément une suite avec impatience.

Citation

Elle le regarda intensément, comme si les traits de son visage pouvaient lui apprendre à qui elle avait vraiment affaire. Les apparences étaient parfois trompeuses - il n'y avait qu'à regarder le vieux Vladimir Solotov qui avait l'air d'un saint sur une icône jusqu'à ce qu'il se retrouve seul avec une femme.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 28 novembre 2023 partager : | |