Contenu
Cinq jours de bonté
Poche
Inédit
Tout public
220 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-5169-4
Coll. "Le Masque poche"
Un goût de madeleine
Dominique Rossoni a longtemps été un gangster, à l'ancienne, mais il s'est maintenant retiré et vit de ses rentes. Il essaie, bien entendu, de ne plus avoir de contact avec d'anciens collègues, car il se sait surveillé par la police, et plus spécialement par l'inspecteur Perrignon. Pourtant, à son corps défendant, il va être obligé de prendre partie dans une histoire qu'il veut pourtant à tout prix éviter. Un gros truand s'est fait voler par une petite bande. Ne décolérant pas, il recherche les voleurs et les coince un par un à la fois pour les faire parler sur l'endroit où ils auraient caché ce qui lui a été dérobé. L'un d'entre eux, en se cherchant un refuge, rencontre justement Dominique Rossoni. Les deux hommes essuient des coups de feu et le retraité doit quitter les lieux en laissant le cadavre de son ami. Quelques heurs plus tard, il est contacté par la belle Léa, inquiète, vivant avec Fredo, celui qui est à l'origine du vol et qui se cache chez un autre truand, peut-être plus attiré par l'appât du gain que par la volonté d'aider un ami.
L'intrigue de ce court roman de Claude Orval résonne sans doute dans l'esprit des lecteurs comme des souvenirs de vieux films de gangsters à la française, dans la moiteur de Pigalle, avec Jean Gabin ou Lino Ventura en vedette. Il y a une certaine logique à imaginer cela car l'auteur a été un spécialiste de scénarios, un cinéaste bien connu dans les années 1950, signant également quelques romans policiers. Cinq jours de bonté obtient même en 1962 le Prix (interne) du roman d'aventures. Évidemment, Cinq jours de bonté fait un peu daté avec les obligés du genre - gangster à la cool, qui reste digne, femme vénale mais amoureuse, petits truands de pacotille qui croient faire le gros coup mais ne peuvent s'en sortir, policier qui compte les coups et attend son heure. Tout concourt à ce charme suranné, à ce côté joliment désuet qui fait que l'on accepte de visionner pour la dixième fois un polar avec Robert Dalban, de savourer le déshabillé vaporeux d'une actrice oubliée depuis longtemps, de relire un Agatha Christie, un Léo Malet ou un André Héléna, tout simplement parce que ça fait du bien.
Citation
Donc, deux possibilités de salut, mais l'une ne valait guère mieux que l'autre ; le café ne resterait pas ouvert toute la nuit et il n'était pas du tout sûr que Marpot pût atteindre l'orée du bois avant d'être rejoint ou abattu d'une balle.