Domenica

Roman - Noir

Domenica

Femme du grand monde

Juliette Lacaze. Voilà un nom qui vous condamne, ou presque, à l'anonymat absolu au début du XX^e siècle. Mais Juliette Lacaze est une femme ambitieuse qui n'a pas froid aux yeux. Elle va alors devenir Domenica, femme fatale du Paris des Années folles. Très vite, elle va épouser Paul Guillaume, un homme qui a réussi en comprenant avant tout le monde la percée de l'art nègre et des avants-gardes picturales de l'époque. Domenica va se servir de lui, se faire opérer pour éviter d'être enceinte, puis inventer une grossesse et adopter un enfant afin de donner à Paul Guillaume un garçon. Ce dernier lui pardonne tout y compris ses nombreuses infidélités, et même le fait que son nouvel amant s'installe chez eux. Puis, avec le temps, elle va aussi se lasser de ce second époux et il va lui falloir trouver une solution pour le faire disparaître. Peut-être avec l'aide d'un troisième amant. Mais à présent, il faut se méfier du "fils" qui pourrait réclamer sa part. Mais Domenica a de forts appuis dans le monde et pourrait le tuer sans que cela ne provoque le moindre froncement de sourcil...

S'inspirant de la vie réelle d'une femme, Domenica Walter, qui a donné lieu à des documentaires, des romans historiques et des pages dans la littérature consacrée à l'art des années 1920, Patrick et Emmanuel-Alain Raynal ont sans doute été fascinés par cette femme à juste titre. En reconstruisant sa vie autour des trois hommes emblématiques qu'elle a croisé, ils jouent avec humour sur les situations - comment tuer discrètement un mari ? Par exemple, en retardant les déplacements médicaux, provoquant ainsi des désordres corporels importants. Et puis, avec cynisme, en utilisant toutes les armes (au sens propre et figuré) pour détruire physiquement ou abimer les réputations de manières à conserver le beau rôle. La trajectoire de Domenica ainsi reconstruire offre un splendide panorama sur une vie à la hauteur d'un roman noir, sur une femme fatale, croqueuse d'homme et de la vie.

Citation

Ce que j'ignorais aussi, c'est qu'il est plus facile de se débarrasser de deux maris que d'un seul fils. C'est peut-être cela que l'on appelle l'instinct maternel.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 05 décembre 2023 partager : | |