Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
330 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-26643-4
Coll. "La Bête noire"
Prédictions du Mal
Ce n'est pas parce que l'on a arrêté un sinistre personnage qu'il faut tout stopper et vivre sur son passé. C'est pour ça que la brigade (dite) du viol qui a exerçé il y a quelques années avec un certain Anthony Rauch existe encore. Aujourd'hui plus que tout, ces policiers sont en plein travail. La brigade se compose essentiellement du commandant Euvrard et de deux adjoints dynamiques, Théo et une nouvelle venue, Margot Tréabol. Mais à peine cette dernière a-t-elle intégré l'équipe qu'une enquête épineuse surgit. Depuis que l'on connait le principe de la drogue du violeur, des précautions sont prises dans les bars et discothèques pour empêcher que l'on puisse droguer les verres. Les violeurs sont donc passés à l'étape suivante : injecter le produit à l'aide d'une seringue. Et l'un d'entre eux sévit actuellement dans le milieu des discothèques. Difficile de le retrouver car les victimes (quand elles peuvent se rappeler de quelque chose) ne se signalent pas. Entre celles qui ont pu avoir quelques souvenirs et quelques vidéos des caméras de rue, on sait qu'un violeur traîne dans les différentes boîtes d'une partie de la ville. L'enquête s'avère être longue. C'est également le moment où va revenir un inconnu surnommé Serflex. Serflex est un prédateur inquiétant qui observe les victimes, leur envoie des menaces pour leur dire qu'il va les violer un jour, mais laisse passer des mois, voire des années avant d'agir. Cette épée de Damoclès est une pression horrible. Ses victimes essaient bien entendu de fuir, changent de nom, modifient leurs habitudes, déménagent mais il semble les retrouver sans cesse, voire même débusquer celles qui ont fui à l'étranger. Un peu vexé par l'affaire Alpha (racontée dans le volume 1), il veut occuper de nouveau l'actualité médiatique, et surtout effrayer encore plus ses victimes. Pour ce faire, il va faire sortir Anthony Rauch de sa retraite en l'impliquant dans l'enquête, le choisissant comme témoin privilégié. Mais il ne sait pas qu'Anthony Rauch est à présent un homme riche et qu'il a un sens aigué de la justice comme vengeance même s'il lui faut ne pas trop respecter les lois...
Ce deuxième volet de L'Empathie d'Antoine Renand joue sur l'aspect classique en multipliant les points de vue : les policiers et leurs quotidiens, le violeur en série dans sa vie intime de notable de province, les victimes et leurs frayeurs. Construisant avec soin son intrigue pour moduler les rebondissements et maintenir l'attention par une pression constante, l'auteur décrit donc une enquête qui essaie de joindre tous les fils disparates, au milieu des paparazzi envahissants, d'egos hypertrophiés des uns et des autres, la folie de Serflex semblant gagner l'ensemble de la société par contagion, comme un virus qui se répandrait. Antoine Renand s'autorise tout y compris la description d'un crime parfait décrit en quelques pages, comme pour accélérer encore plus l'ambiance délétère qui parcourt le livre pour le transformer en terre brûlée, tel un envahisseur de continent, comme un chauffeur de locomotive qui sait ajouter sans cesse du bois pour emballer sa machine jusqu'à l'explosion.
Citation
Ne pas attaquer par surprise, non ; pas entièrement. Leur faire savoir qu'un individu les observait ; envisageait de les violer. Dans un jour ; un mois, un an ? Dix ans ? Que cet homme patientait, tapi dans l'ombre.