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Les Spectres de nos nuits
Poche
Inédit
Tout public
322 p. ; 17 x 12 cm
ISBN 979-10-310-1421-0
Coll. "Crimes et châtiments", 165
Hantés par des fantômes
En 2008, du côté de Nîmes. Une soirée, un concert. Au retour, Marion, une adolescente qui vient de quitter ses amis, marche sur les derniers kilomètres avant sa maison. Mais jamais elle ne l'atteindra et son corps, violé et assassiné sera retrouvé. Peu d'indices, pas de remords du groupe de coupables, l'enquête s'enlise et devient ce qu'on appelle un cold case, même si la douleur continue à travailler les amis de la morte. Quinze années après. Deux amis journalistes essaient de continuer à faire vivre un titre de la presse locale. Ils obtiennent alors un scoop : un écrivain américain, connu des aficionados, vit dans un petit village à proximité. Ils obtiennent des renseignements du maire et vont l'interroger. Mais l'article n'est pas encore sorti que déjà on découvre le maire, assassiné, avec un sex toy laissé vibrant dans sa bouche. Des soupçons courent car il venait de s'associer avec un ami promoteur et ce dernier avait obtenu des droits sur des terrains. Rien de répréhensible, ni d'illégal, mais une confusion des genres ennuyeuse. De plus, ce maire était en délicatesse avec son épouse et avait une maîtresse, qui hérite d'une grosse assurance-vie. Cette mort fait également remonter à la surface le viol et le meurtre de Marion. Le maire habitait dans le coin à l'époque et aurait pu se trouver à proximité du passage de la jeune fille. Des bruits courent. Il incombe au commandant Garnier et à son adjointe Léa Martinez de s'activer à démêler les fils complexes de cette intrigue, surtout qu'il y a peut-être un rapport avec un silhouette entrevue s'introduisant chez le maire, juste après sa mort, pour fouiller et dérober quelque chose...
Le roman de Claude Jamot ne se résout pas à être une simple enquête. Il procède par cercles autour de la mort du maire, de l'affaire de Marion, des recherches journalistiques autour de l'écrivain américain et des tentatives de cerner la vérité par le commandant Garnier. Les histoires se croisent, se répondent, se percutent, entretenant une brume qui maintient le suspense et le plaisir de poursuivre la lecture. Au-delà de l'enquête, ce sont les différentes pistes, les allers-retours entre les différents protagonistes qui parviennent peu à peu à cerner la vie d'un petit village, entre des habitants heureux, des gens de la ville venus décompresser et des autochtones qui tentent de maintenir de la vie en milieu rural. Tous ces éléments forment une toile de fond réaliste, documentée et intelligemment menée. L'enquête et l'intrigue, de facture assez classique, jouent le rôle de relance des scènes avec une certaine réussite pour former un roman agréable, lisible, intéressant, maintenant l'envie d'en savoir plus et de tourner les pages. Sans prétendre à un grand chef d'œuvre, c'est un bon polar sans prétention.
Citation
Elle regardait les deux flics d'un air un peu dédaigneux et s'assit. Elle avait été la femme d'un maire et venait d'une famille protestante de notaires de la ville, une famille 'patricienne', se plaisait-elle à dire. Un pedigree qui pouvait expliquer sa morgue naturelle face à ces deux petits fonctionnaires.