Contenu
Les Cinq cents diables
Grand format
Inédit
Tout public
Des nouvelles de Gilles Vidal
Le premier récit de ce nouveau recueil de Gilles Vidal s'ouvre sur un narrateur, acteur de son état, qui nous parle des personnages qu'il incarne, voulant dissocier l'être bon qu'il est fondamentalement des rôles qu'il joue. Mais la suite pourra plus prêter à interprétation : est-il vraiment aussi généreux qu'il le prétend ? Il semble au minimum être un Don Juan insatiable, multipliant les conquêtes, alors qu'il prétend conserver tout son amour pour la femme de sa vie, une femme qui arrivera à mi-texte avec un besoin de remettre les choses en place. À moins qu'il ne soit bien sûr qu'un fanfaron qui rêve et fantasme plus qu'il n'accomplit. Réaliste au début, la novella semble en effet dériver lentement vers l'onirique, dans une écriture poétique et érotique très maîtrisée. Une grosse centaine de pages qui montre toutes les facettes talentueuses de l'auteur. En ce qui concerne les nouvelles qui constituent l'autre moitié du livre, il y a tout d'abord la dernière dont le titre est explicite et renvoie à d'autres textes courts qui parsèment l'œuvre de Gilles Vidal et qui ressemblent à autant de réflexions sur la création, des extraits de carnets de travail, un peu à la manière d'un Cioran, fonctionnant par fulgurances et éclairant ou renvoyant aux nouvelles qui précèdent, comme un apport théorique à celles-ci. La majeure partie de ces nouvelles oscillent entre le noir et la science-fiction : personnages immortels ou au moins à la grande longévité, planètes lointaines, ou futur proche un peu glauque. C'est peut-être la raison pour laquelle les textes sont placés sous le patronage d'une remarque assez pessimiste d'Albert Einstein. Les nouvelles courtes sont comme des petits éclats entre petites joies, petits bonheurs du quotidien, futurs plus ou moins alléchants, révolutions possibles et chutes parfois plus noires. Mais entre le premier texte, la novella plus ancrée dans notre époque, et les autres qui suivent et concentrent des histoires qui parcourent l'œuvre de Gilles Vidal (érotisme, rapports sociaux, cynisme face à une volonté de poétiser, noirceur des rapports humains), ce nouveau recueil est une façon intelligente de picorer ou de dévorer d'un seul tenant, selon l'envie.
NdR - Le recueil se compose des nouvelles suivantes : "Ma vie est tout ce que j'ai", "Un des cinq sens", "Poing nocturne", "C'est pas ça la vraie life", "Toucher le malheur", "Poigne de fer", "Bijou de famille", "La Mort n'est pas pour nous", "Poing levé", "Holgatür", "J'en ris encore", "La Vie éternelle", "Cœur au ventre", "Paloda", "Les Cinq cents diables", "(Tout petit) glossaire d'infinitude".
Citation
En fait, j'étais refroidi par ces deux meurtres et je n'avais plus du tout envie d'acquérir cette maison, même si, ça s'était déjà vu de ma part, je pouvais changer d'avis comme de chemise sur un coup de tête.