Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Paris : Librio, avril 2002
92 p. ; illustrations en noir & blanc ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-290-32099-4
Coll. "Noir", 243
Une sale bobine
Valère Notermans est un cas. Cinéphile averti, il s'est spécialisé dans les festivals improbables, les rétrospectives au fin fond de la France, du style Images de l'ouvrier dans le cinéma mondial, au Creusot. Venu assister aux États généraux du cinéma nordiste, à Lens, un ami lui fait part d'une découverte récente : la bande d'un vieux film inédit, jamais montré. Les images sont somptueuses, les décors expressionnistes sublimes. L'histoire est celle d'un assassin, d'un tueur en série de l'entre-deux-guerres. Devant la beauté brutale et poignante de l'œuvre, Valère décide d'enquêter pour identifier l'auteur de ce film oublié et magnifique.
Didier Daeninckx est Didier Daeninckx… Sa restitution poignante des ambiances grises, ses descriptions toujours réussies, sa peinture sans concession ni misérabilisme des modestes et des humbles. On retrouve cette marque de fabrique, toujours aussi efficace dans ce texte.
Et pourtant, Les Figurants souffre d'un défaut d'équilibre. Sans parler du dénouement (que l'on a deviné avant même que Valère ait fini de visionner le film mystérieux). Ce texte est – au choix – une grosse nouvelle ou un petit roman. Sans doute aurait-il fallu trancher plus clairement en faveur d'un texte plus court. L'exposition est trop longue. Comme s'il fallait remplir un nombre imposé de signes. Daeninckx use et abuse de références et de procédés cinématographiques, jusqu'à l'indigestion, en élève consciencieux qui s'est bien documenté. Du coup, la découverte de la bobine et la résolution de l'énigme n'interviennent qu'à la moitié du récit.
Le résultat se laisse lire avec plaisir, bien sûr, mais on se plaît à penser que dans ce texte hommage au 7e Art, quelques scènes auraient pu être coupées au montage.
Citation
Les travellings vertigineux de Mean Streets furent directement suivis, à l'affiche, par Profession suceuse qui ne valait que par la netteté de ses gros plans.