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Apollo : mission meurtrière
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Canada) par Laurence Blais, Fanny Houle
Paris : Fayard, janvier 2024
550 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-213-72529-1
Coll. "Policier"
Au clair de la Lune
1973. "Kaz" Zemeckis a été pilote de chasseurs-bombardiers Phantom F-4 jusqu'à ce qu'un accident lui coûte un œil... Adieu les missions aériennes, le voilà reconverti comme contrôleur de vol à Houston. C'est alors qu'il est redirigé vers la future mission spatiale Apollo 18 dont il doit assurer la sécurité. Or peu avant le décollage, un des astronautes meurt dans un accident qui n'en est peut-être pas un, et doit être remplacé au débotté par son renfort. Une fois sur place, un astronaute doit rester dans le module pendant que deux autres explorent la surface lunaire. Mais à la dernière minute, l'armée prend le contrôle de l'opération : les Russes ont mis en orbite un satellite espion ainsi qu'une jeep lunaire prélevant des échantillons de sol, et les astronautes sont désormais chargés de mettre l'un comme l'autre hors d'usage. Pendant que tout le monde tente de s'adapter tant bien que mal aux circonstances fluctuantes, Kaz commence à avoir des soupçons concernant les astronautes eux-mêmes. Son instinct ne l'a pas trompé : l'un d'entre eux est en fait une taupe russe...
Le genre techno-thriller est né avec le succès de Tom Clancy, premier à avoir utilisé ce mélange de technologie dernier cri appliqué à des récits d'espionnages de papa... Même si son héros, Jack Ryan, était un analyste et non un homme d'action bardé d'armes ! Le tout a donné son lot des gazillions d'ersatz souvent cocardiers et belliqueux jusqu'au trognon (ce que Tom Clancy a été de moins en moins) qu'on a heureusement épargné aux lecteurs français — de bons auteurs surnageant néanmoins, comme le trop oublié Mark Joseph. Pour ses détracteurs, l'ensemble est d'un ennui mortel, prenant le pire du roman historique poussiéreux (pour caricaturer, un personnage ne peut ouvrir une porte sans qu'on ait trois pages sur les fabricants de ladite porte, deux pages sur la fabrication des portes et avec un peu de chance, on échappe à l'historique circonstancié du bouton de porte...). Donc, ceux qui sont rebutés par cet abus de descriptions techniques pourront passer leur tour et ceux qui apprécient ces mêmes détails se précipiter. Mais l'ex-astronaute Chris Hadfield (célèbre pour avoir joué Space Oddity du regretté David Bowie en apesanteur) n'a pas oublié d'y mettre une véritable histoire, à défauts de personnages fouillés (mais ce n'est pas ce que demande le genre) autour de cet Apollo 18 fictif. On pourra bien sûr arguer que cette mission "secrète" implique tant de personnes qu'on se demande comment on peut garder le secret, quel est son but originel jamais révélé en détail et comment elle est détournée pour commettre ce qui in fine est un acte de guerre, mais autant demander comment, dans divers thrillers, de bons Américains ont le droit et le devoir de faire ce qu'ils veulent dans des pays souverains sans que personne ne s'en offusque... En attaquant le mot de l'auteur final, vu le côté rocambolesque de la fin, on sera surpris de voir combien de personnages ont en fait réellement existé... Bref, Hadfield (qui s'est peut-être fait aider...) ne révolutionne pas le genre, mais les nostalgiques de feu Tom Clancy peuvent y aller en confiance. Apparemment, il s'agit du premier d'une série.
Citation
Nous en avons appris plus sur la Lune au cours des quarante derniers mois qu'en quarante mille ans. La datation radiométrique des échantillons des missions a révélé que la Lune s'est formée il y a plus de quatre milliards d'années, soit à peu près en même temps que la Terre. On sait aussi que le régolithe lunaire n'a rien à voir avec la poussière terrestre, qui a été érodée par la pluie et le vent. Après des milliards d'années d'impacts de fragments de météorites, le régolithe s'apparente plutôt à des morceaux de verre cassé.